Société

Un spectrophotomètre pour la Côte d’Ivoire contre 10 pour le Nigéria

Mis à jour le 19 décembre 2019
Publié le 19/12/2019 à 3:52 , , , , , ,

Pr Samba, la voix haute a demandé à ses collaborateurs de la Direction de la pharmacie, du Médicament et des laboratoires de Côte d’Ivoire, de « motiver » les raisons d’importance pour lesquelles le ministère de la Santé et de l’hygiène publique devrait décaisser 510 millions FCFA pour acquérir 10 spectrophotomètres de Raman, des appareils qui servent aux frontières terrestres, aéroportuaires et maritimes pour la détermination de la qualité des médicaments dans un contexte de lutte contre les médicaments de qualité inférieure.

« Ce n’est pas une dépense inaccessible pour l’Etat mais vous devez motiver pour la prise de décision. Dix spectrophotomètres ont le coût de deux 4*4 qui souvent, ne servent qu’à rallier le Plateau à la Riviera » a-t-il dénoncé le 17 décembre dernier à Abidjan au cours de la cérémonie de présentation de cet appareil et de deux autres instruments dans le cadre du projet MEDTIC, Med Safety et Authentimed.

Le disant, il estime que là où le Nigéria, l’un des deux pays avec la Côte d’Ivoire, en Afrique de l’Ouest à avoir 10 spectrophotomètres de Raman, la Côte d’Ivoire peut en avoir autant en lieu et place de véhicule de service dont la gestion est à relativiser dans la performance des services.

Pour Dr Marcelle Yao, de la DPML, « la Côte d’Ivoire a un seul appareil contre dix pour le Nigéria, toute chose qui pose le problème du contrôle post-commercialisation des médicaments. Si on peut avoir dix, c’est sûr que les populations pourront consommer des médicaments en toute sécurité » a-t-elle assuré.

Dr Zoulou Koné de la Nouvelle pharmacie de la Santé publique a pour sa part assuré que la codification entreprise par la NPSP-CI avec Authentimed, permet aujourd’hui de déterminer « le dernier détenteur d’un lot de médicaments. » Il estime que « la santé n’est pas seulement une question de spécialistes. »

A côté des médicaments de qualité inférieure qui font l’objet de traque par le ministère de la Santé et de l’hygiène publique qui multiplie les saisies à Roxy, et sur l’ensemble du pays par le canal de la plateforme de services sécuritaires impliqués dans cette lutte, il s’agit aussi de permettre aux usagers du médicament de faire des remontées d’informations sur les « effets indésirables » des médicaments. Avec l’application mobile Med Safety, « le patient peut déclarer les effets indésirables » de certains médicaments.

En 2018, selon Dr Bissouma de l’OMS, ce sont « 17 059 636 notifications sur les effets indésirables des médicaments en provenance de 131 pays » qui ont été recensées, toute chose qui implique de « renforcer la surveillance par la signification spontanée », prescrit-elle. Il s’agit de « développer chez les spécialistes, la pharmacovigilance » à laquelle a souscrit la Côte d’Ivoire, 7è /47 pays, « à disposer d’une application en ligne pour signifier les effets indésirables et garder des traces » des notifications.

Ce faisant, il s’agit selon le représentant de l’AFD et d’Expertise France, pour le consommateur ivoirien, « d’avoir le droit à la santé qui garantit l’accès au bon médicament face à une dangereuse prolifération des médicaments de qualité inférieure. » Dr Christophe a salué les saisies effectuées, avec des quantités de plus en plus volumineuses, qui traduisent à son sens, « une réelle volonté politique à endiguer ce fléau » a-t-il reconnu. Si rien n’est fait, a-t-il alerté, « il y a risque d’affaiblissement de 10 ans de lutte contre des pathologies. »

Adam’s Régis SOUAGA

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