Côte d’Ivoire Politique

RHDP- L’UDPCI refuse de disparaître, un politologue « c’est une tactique pour avoir un maximum de postes »

Mis à jour le 24 décembre 2018
Publié le 25/12/2018 à 9:13 ,

L’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) parti membre du RHDP la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire entend conserver son identité au sein de la mouvance présidentielle. Réunis en bureau politique ce samedi 22 décembre, Mabri Toikeusse et ses collaborateurs ont indiqué leur volonté de rester fidèle à la ligne de leur parti. Une position qui contraste avec la vision actuelle de la coalition au pouvoir qui aspire à voir plutôt disparaître les dénominations de tous ses membres au profit de l’appellation RHDP.

La dénomination UDPCI pourrait rester même après le congrès constitutif du RHDP prévu le 26 janvier 2019. Ce samedi 22 décembre le communiqué final qui a sanctionné la rencontre des décideurs du parti Arc-en-ciel l’a laissé transparaître. « Le Bureau Politique réaffirme son attachement à un RHDP de rassemblement, ouvert à toutes les filles et à tous les fils de la Côte d’Ivoire. Le Bureau Politique exhorte, par ailleurs, l’ensemble des organes du Parti à demeurer mobilisés pour les défis à venir », lit-on dans le document qui mentionne plus loin l’engagement de ce parti « au respect de toutes les résolutions du Congrès Extraordinaire du 12 mai 2018 tenu à Yamoussoukro ». Courant mai dernier dans la capitale politique ivoirienne, ce parti avait annoncé qu’il aurait un candidat sous sa bannière à la présidentielle de 2020.

Jusque-là, les partis membres de cette coalition avaient individuellement rassuré leurs militants que leur parti ne disparaîtrait pas. Du président Alassane Ouattara à Mabri Toikeusse en passant par les autres leaders, tous déclaraient que ni le RDR, l’UDPCI, le MFA, l’UPCI et le PIT conserveraient leur existence. « Faites-moi confiance, je voudrais vous rassurer que le RDR ne disparaîtra pas. Aucun parti membre du RHDP ne disparaîtra pas », soutenait le président Alassane Ouattara par ailleurs président d’honneur du RDR à l’occasion du 4ème congrès extraordinaire de son parti.

Le 26 janvier 2019, est annoncé un congrès constitutif du RHDP. Un rendez-vous qui sonne la disparition de facto des dénominations des partis politiques membres pour se fondre dans le moule du parti unifié. A en croire Adama Bictogo vice-président du RDR, le 26 janvier sera la date de la détermination de chacun. « Il ne sera plus possible au soir du 26 janvier 2019, de s’appeler Konan, le lundi, Diabaté le mardi et Beugré le mercredi. Pour nous le 26 janvier 2019, ce sera la finale de la scène qui conduira indubitablement chacun à un choix. Des gens font de petits calculs (…) » a-t-il précisé.

Calcul politique ou pure volonté pour l’UDPCI de conserver son identité ?

Dr Eddie Guipié est Enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Pour le politologue, l’UDPCI veut peser dans la balance pour avoir le maximum de postes. Un chantage politique stratégique. « L’UDPCI entend vendre chèrement sa peau. Il s’agit d’une volonté de l’UDPCI et de son président de peser dans la balance pour avoir le maximum de portefeuille ministériel. Avant on leur donnait un seul ministère. Ils en ont eu deux récemment. Pourquoi pas deux, trois ou quatre voire plus ? Aujourd’hui, l’occasion se prête à eux pour ce jeu politique, sinon autrement, l’on dirait qu’ils se seraient vendus à moindre coût. Agissant ainsi, le président de l’UDPCI attire non seulement l’attention des membres de sa formation, mais en plus, se met jusqu’au 26 janvier dans l’attitude de continuer à négocier », analyse-t-il pour Poleafrique.info.

A en croire le politologue ivoirien, le départ du PDCI-RDA du RHDP prononcé par son président Henri Konan Bédié, a laissé de la place à pourvoir dans cette coalition. A savoir notamment les postes ministériels, les postes diplomatiques, et également des postes au niveau des structures et organes même de la future nouvelle formation politique que sera le RHDP.

En tout état de cause, selon Mabri Toikeusse qui répondait ce samedi 22 décembre à une question d’un journaliste, la dissolution des partis membres du RHDP « n’est pas à l’ordre du jour du congrès constitutif ».

Richard Yasseu

Source : rédaction Poleafrique.info

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE