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RDC, Difficile consensus de l’opposition, le prof Dago Pierre et le politologue Palé Dimaté analysent la situation

Mis à jour le 14 novembre 2018
Publié le 14/11/2018 à 7:00 ,

À 38 jours des élections présidentielles, l’opposition congolaise tourne encore dans la discorde. Alors que le pays est seulement à 10 jours du début de la campagne présidentielle du 23 décembre prochain, les choses ne semblent pas encore claires des opposants au régime Kabila. Des disconvenances existent en leur sein, quant à la désignation d’un candidat commun pour les représenter.

Et pourtant le 12 novembre dernier, un accord a été signé à Genève, la capitale Suisse entre les partis de l’opposition pour désigner un candidat commun. Ces derniers avaient désigné Martin Fayulu, pour être leur candidat commun aux élections du 23 décembre prochain, ce après un vote qui s’est déroulé de manière « démocratique ». Ils étaient au nombre de 7, tous des responsables de partis de l’opposition, à avoir pris part au vote qui a abouti à la signature d’un accord.

Cet accord de Genève qui venait d’abouter les partis de l’opposition qui partaient à ces élections en rangs dispersés, en une candidature unique, n’aura duré que 24h. En effet, juste au lendemain de la signature de l’accord de Genève, deux partis de la coalition, signataires dudit accord, ont décidé de se retirer. Il s’agit de l’UDPS de Félix Tshisekedi et le parti de l’UNC de Vital Kamerche.

L’UNC, pour sa part, a officiellement incriminé le mode de désignation du candidat commun, et qu’elle avait pourtant accepté. Du côté de l’UDPS, elle a immédiatement appelé au rejet du candidat Martin Fayulu, sans même attendre de lire l’accord signé. Elle remet en cause « le manque de leadership » de ce dernier.

Les deux opposants ont aussi justifié leurs départs par la pression de leurs bases politiques.

Les avis sont partagés sur cette décision de retrait de l’accord de Genève. Pour l’ex directeur de l’école des sciences politiques de l’Université Félix Houphouët Boigny, DAGO Pierre, « la démocratie ne se limite pas à la prise du pouvoir. L’opposition a démontré au peuple congolais qu’elle n’a qu’un seul objectif, celui de la reprise du pouvoir et a mis en lumière, sa faiblesse au niveau de la culture démocratique » commente-il.

Par contre pour Palé Dimaté, politologue et spécialiste en relations internationales, cette décision de retrait de l’accord de Genève de Tsihekedi et de Vital Kamerche est simplement logique. Selon lui « les deux partis ont bien pesé le pour et le contre avant de se retirer cet accord. Cette coalition de l’opposition pourrait marcher s’il y’a un deuxième tour aux présidentielles du 23 décembre. Les coalitions politiques se forment en fonction des intérêts de chaque parti membre », indique-t-il.

Les autres partis signataires de l’accord au nombre de 5, prévoient se rencontrer à Bruxelles ce mercredi 14 novembre pour définir la marche à suivre. Pourtant selon les termes de l’accord signé et à l’issu du vote, tous les responsables politiques signataires avaient juré de se retirer de la vie politique et subir les sanctions des pairs en cas de violation des engagements pris. Tshisekedi et Vital Kamerche qui se sont donc retirés de cet accord en violation de leurs engagements, se retireront ils aussi de la vie politique en RDC comme prévu dans l’accord? La suite en dira long.

DIANE Drissa, stagiaire
pôleafrique.info

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