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RD Congo : Etienne Tshisékédi,  le mort qui « gouverne » 

Mis à jour le 1 janvier 2019
Publié le 13/02/2017 à 7:50

La dépouille mortelle d’Etienne Tshisékédi bloque la mise en oeuvre de l’accord politique en République Démocratique du Congo. L’opposition congolaise  exige la mise en place du gouvernement de transition issu de l’accord  du 31 décembre avant l’organisation des  obsèques d’Etienne Tshisékédi, l’opposant historique congolais mort à Bruxelles.

Un  bras de fer est engagé entre l’opposition et  le gouvernement sur l’organisation des obsèques de l’opposant historique. L’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi  ne veut pas que le gouvernement  du Président  Joseph Kabila  organise les funérailles de leur mentor. Pis, l’UDPS conditionne la bonne tenue de ces obsèques par la mise en place du gouvernement de transition.
Une situation qui vient porter un coup au processus de l’accord politique de la Saint Sylvestre 2016 pilotée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
Aucune date jusqu’à ce jour sur le rapatriement de la dépouille mortelle d’Etienne Tskisékédi et  aucun programme pour les obsèques. Le corps du chef de fil de l’opposition se trouve toujours à Bruxelles où il est mort le 1er février d’une embolie pulmonaire pour laquelle il a été hospitalisé depuis le 24 janvier dernier.
La disparition de Tshisékédi constitue en elle-même un blocage dans le processus de transition, c’est l’hypothèse qu’émet Palé Dimaté, spécialiste ivoirien des questions internationales, joint par politikafrique.info. 
« Il y a beaucoup de méfiance entre l’opposition et le gouvernement. Tout acte posé par le gouvernement et le parti au pouvoir  est vu comme un piège.  Je pense que la décision  de l’opposition  d’exiger la mise en place du gouvernement de transition avant  l’organisation des funérailles de leur mentor est une sorte de garde-fous pour être sûr que c’est le  gouvernement de transition qui va organiser les obsèques. C’est mal seyant que les obsèques de Etienne Tshisékédi, opposé au régime Kabila soient organisées parce même régime »,  soutient Palé Dimaté.
A l’en croire,  la mort de Tshisékédi est un fonds de commerce politique tant pour l’opposition que pour le parti au pouvoir. 

Le gouvernement a annoncé une semaine après le décès de l’opposant emblématique de prendre en charge l’organisation de ses obsèques avec l’installation d’un comité d’organisation. 
L’UDPS et les autres partis politiques de l’opposition se sont opposés à l’organisation des obsèques de leur leader par le pouvoir du Président Joseph Kabila.
La République Démocratique du Congo  vit une crise politique due au refus du chef de l’Etat Joseph  Kabila de quitter le pouvoir au terme de son deuxième  mandat qui a pris fin le 19 décembre 2016.
Etienne Tshisékédi était à la tête du Mouvement « Rassemblement »  qui exigeait la démission du Président Kabila.
Pour juguler la  crise, un dialogue politique entre l’opposition et la majorité présidentielle a vu le jour sous l’égide du Cenco. Le  31 décembre 2016, un accord politique a été signé entre les deux partis prévoyant la formation d’un gouvernement de transition dont le Premier Ministre sera issu de l’opposition avant l’organisation des élections présidentielles de 2017. Cette mort d’Etienne Tshisékédi, figure de proue de  l’opposition va-t-elle remettre en cause le processus de transition ? On attend de voir.
Gnoungo  Fanta
Source : rédaction politikafrique.info

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