Société

Prostitution sur les réseaux sociaux, la face cachée du web en Côte d’Ivoire

Mis à jour le 7 avril 2022
Publié le 07/04/2022 à 3:51 , ,

Facebook, Tiktok, Locanto… sont autant d’outils informatiques bien ancrés dans la vie des Ivoiriens. Mais derrière les usages quotidiens de ces réseaux sociaux, se cachent des pratiques peu recommandées.

C’est le plus vieux métier au monde. Et avec le temps, les acteurs de la prostitution se sont adaptés à l’évolution technologique. En Côte d’Ivoire, les NTIC sont aussi mises à profit dans ce métier du sexe pour attirer de la clientèle. Les réseaux sociaux sont les lieux de prédilection des professionnelles de ce milieu, comme constaté par 7info auprès d’une jeune fille, membre d’un réseau.

« Coucou bébé, j’ai des vidéos nues de moi à très bon prix. Prends mon contact et je te les enverrai par WhatsApp ». Lala, comme elle se fait appeler, compte envoyer ce message à tous ses contacts Tiktok. Sa stratégie est claire : attirer plus de « clients ». Comme elle, ce sont plusieurs filles qui se livrent à la pratique.

D’abord, à partir d’une application qu’elles téléchargent sur leur téléphone, ces jeunes filles proposent leurs services. « L’annonce est simple et gratuite. Nous y mettons notre nom et nos contacts téléphoniques, avant de les poster sur l’application. Pour ensuite décrire de façon explicite nos prestations », explique-t-elle à 7info.

Selon cette jeune fille de vingt-cinq ans, une fois l’enregistrement terminé, il suffit d’attendre que des gens les contactent. « Nous pouvons recevoir 4 ou 5 appels par jour. Cependant, pour augmenter nos chances, nous multiplions les annonces », précise Lala.

Elles sont nombreuses à poster des annonces sur ce site. Avec la concurrence et pour avoir plus de chance, elles n’hésitent pas à relancer la même annonce trois ou quatre fois. On dénombre au moins 900 annonces de ce genre sur le site.

À en croire la localisation des annonces, le phénomène touche presque tout le pays. Les termes du contrat, une fois,  fixés et rendez-vous pris, la jeune fille loue une résidence pour accueillir son client. Les prix des prestations varient entre 5 000 et 10 000 FCFA.

« Pour un montant de 5 000 FCFA, le client est intégré à un groupe WhatsApp où il a droit à certains avantages. Dans la semaine qui suit son abonnement, des filles lui sont proposées gratuitement pour « passer du bon temps ». Et chaque jour, il reçoit des sextapes ou des vidéos nues » poursuit Lala.

En Côte d’Ivoire, aucun texte de loi ne condamne la prostitution. C’est donc en toute liberté que cette pratique se fait. Selon certaines jeunes filles, elles s’y adonnent par effet de mode. D’autres disent mener l’activité pour des raisons existentielles. Majoritairement dans la vingtaine d’âges, ces filles n’hésitent pas à abandonner l’école pour « se chercher » comme elles le disent.

Christian Metge

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