Portrait: qui est Edith Pulchérie Gbalet instigatrice des marches éclatées

Mis à jour le 18 août 2020
Publié le 18/08/2020 à 7:33 , , ,

Depuis plusieurs jours, la Côte d’Ivoire est secouée par des mouvements de contestation. À la manœuvre de Edith Pulchérie Gbalet, figure de proue de la lutte contre la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara. Qui est donc cette femme qui défraie depuis quelques jours la chronique ?

Titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) option sociologie de l’université de Bouaké, elle a fait ses premiers pas dans la lutte corporatiste auprès de Basile Mahan Gahé. Durant plusieurs années, elle va se forger une carrure de combattante dans le syndicalisme, à la centrale Dignité. Elle deviendra membre exécutive de ce grand syndicat de travailleurs ivoiriens.

À la fin de la crise postélectorale, face aux abus et aux injustices dont elle est témoin, elle s’engage dans la lutte pour la démocratie et des droits de l’homme à travers l’Action pour la restauration de la dignité humaine (ARDH). Inspirée par la marche des gilets jaunes, elle crée le concept de gilets orange. Edith Pulchérie Gbalet lance le 10 janvier 2019, le jeudi Orange pour crier chaque semaine sa colère comme le font les gilets jaunes français tous les samedis.

Au lendemain du 6 août 2020, après l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat, elle prend la tête des mouvements de protestation. Après les marches éclatées du 13 août, elle s’était adressée à la jeunesse ivoirienne en ces termes : « Nous appelons tous les Ivoiriens épris de paix et de justice à se lever. Nous demandons à toute la jeunesse de prendre son destin en main. Cette fois-ci la société civile prendra ses responsabilités. Nous annulons par conséquent notre rendez-vous du 14 août, pour inviter, le mardi 18 août prochain, à organiser dans tout le pays des marches éclatées contre ce troisième mandat qui viole la Constitution. Ivoiriens, Ivoiriennes, peuple de Côte d’Ivoire, où que tu sois, lèves-toi avec nous pour dire « NON » à ce troisième mandat illégal, pour ainsi libérer ton pays de la dictature ».

Dans la nuit du samedi 15 août au dimanche 16 août, Edith Pulchérie Gbalet a été mise aux arrêts par les autorités ivoiriennes.  Celle qui jusqu’à présent était une inconnue a réussi par son courage à se révéler au monde entier comme la figure de proue de l’opposition à un troisième mandat du président sortant, Alassane Ouattara. Cette femme au caractère bien trempé est mère de trois enfants.

Arnaud Houssou

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