Côte d’Ivoire Portraits

Portrait – Kouess dans la série à succès « Invisibles », la nouvelle vie de Lancine Diaby

Mis à jour le 7 novembre 2018
Publié le 07/11/2018 à 4:01 , , ,

Des bancs de l’université au poste d’aide comptable en passant par le rôle de Kouess dans la série à succès « Invisibles » réalisée par Alex Ogou; tel est l’itinéraire de Lancine Diaby. À l’orée de ses vingt et un an, celui qui a déjà eu plusieurs vies se livre sur son expérience à la télévision et sur sa nouvelle situation.

C’est un jeune homme appliqué à sa tache que nous retrouvons dans son bureau à Marcory, accompagné de son tuteur Arsène N’Goran. Lancine Diaby effectue actuellement un stage de fin d’étude comme aide comptable chez Indigo, une société de communication visuelle. Son directeur, Karamoko Touré n’est autre que le directeur de « TSK Studios », société qui co-produit avec Canal + la série « Invisibles ». Lors du tournage, qui a duré 105 jours d’une seule traite, un lien fort s’est créé entre les deux hommes.

« Je ne pouvais pas le lâcher. Lorsqu’il a obtenu son BTS, il est venu me dire qu’il cherchait un stage pour valider son diplôme. J’ai demandé à notre chef comptable s’il pouvait travailler à ses côté comme assistant. Alors je l’ai appelé pour lui proposer le poste. Il a dit oui. C’est ma façon d’aider » confie Monsieur Touré à qui Lancine adresse remerciements « C’est grâce à cette série que j’occupe ce poste aujourd’hui ».

Lancine nous parle de sa vie d’avant. Une vie normale d’un garçon de dix-neuf-vingt ans et de son rapport avec le monde du petit écran. « ‘Invisibles’ a été ma première expérience en tant qu’acteur. Avant j’ai eu à jouer comme figurant. C’est grâce à une connaissance que j’ai pu participer au casting d ‘Invisibles’. C’est d’ailleurs elle qui m’a donné ce rôle de kouess. C’était mon premier casting. Lorsque mon tour est arrivé j’étais très serein car j’avais bien bossé mon texte et pendant mon passage j’ai même fait des propositions au réalisateur. C’est près de deux mois après que j’ai été rappelé pour jouer le rôle de Kouess. Lorsque j’ai appris la nouvelle, je ne l’ai pas vite annoncé à mes proches, j’étais réservé car je ne savais vraiment pas qu’elle serait la suite ». Et de se confier sur sa relation au phénomène des microbes, ces bandes de jeunes qui sèment la terreur dans les rues d’Abidjan. « Je n’ai jamais été victime de ce fléau mais j’ai déjà vu ces enfants en action. C’était à Yopougon. Ils avaient attaqué une femme enceinte et une personne âgée, c’était vraiment terrible ».

L’humilité du jeune homme et son analyse de la réalité saisissent le téléspectateur alors désorienté par son personnage froid et autoritaire de chef de bande de « microbes ». Sur la préparation du rôle, Lancine confie avoir puisé dans son vécu. « Ça été simple pour moi de jouer Kouess. Même si je n’ai jamais fréquenté ce monde, j’ai vécu à Wassakara à Yopougon où je voyais quotidiennement cette délinquance. C’est avec cette expérience et ma propre personnalité que j’ai pu jouer le rôle ».

Ne se revendiquant pas comme un donneur de leçon, Lancine Diaby veut toutefois adresser un message. « Je veux dire aux jeunes d’avoir une morale, d’œuvrer pour de bonnes actions. Dire aussi à ceux qui s’adonnent à des pratiques de délinquance qu’il existe d’autres manières de s’en sortir dans la vie ».

C’est avec son cachet d’acteur que Lancine Diaby a financé sa troisième année de licence en comptabilité. Une anecdote touchante tant les thématiques de la famille et du travail sont intrinsèquement liées à la série dans laquelle il joue. « C’est grâce à la série que j’ai pu financer ma troisième année de licence. Je voulais me responsabiliser en sachant que mes parents pouvaient le faire. J’ai aussi financé mon permis de conduire que j’ai eu » nous raconte-t-il, fier. Lancine est un bosseur. Un vrai.

Les pieds sur terre, le natif de Yopougon est épanoui dans ses nouvelles fonctions et a une claire idée sur ce qu’il voudrait faire de son avenir. « Là où je suis actuellement je me plais. c’est comme une famille pour moi, on m’a accueilli à bras ouverts. La priorité, c’est d’avoir tout mes diplômes. Dans l’avenir je veux travailler pour mon propre compte, créer ma propre entreprise, mais je veux d’abord travailler plusieurs années en entreprise pour avoir une bonne expérience et les moyens nécessaires pour réaliser mes objectifs » lance-t-il, précisant qu’il passera sa soutenance de stage validant son diplôme en février prochain.

Victor Merat

Source: Poleafrique.info

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE