Société

Pharmaciens et médecins présentent les risques de la Côte d’Ivoire face au coronavirus

Mis à jour le 30 mars 2020
Publié le 30/03/2020 à 1:41 ,

En Côte d’Ivoire, la pandémie du coronavirus a passé le cap de 100 personnes contaminées. Et le gouvernement fait des voies et moyens pour stopper la propagation. Mais selon des professionnels de la santé, la Côte d’Ivoire « n’a pas la capacité de subir une longue pandémie ».

Florent Aka, président de l’ordre des médecins a indiqué que la Côte d’Ivoire « n’a pas la capacité de subir une longue pandémie ».

« La CI ne peut effectuer des dépistages massifs. Le test PCR de référence n’est pas fiable à 100%. Tous les contaminés ne seront pas hospitalisés. Ils pourront rester à domicile à un moment donné par insuffisance de lits et si leur état de santé n’est pas alarmant », a expliqué Florent Aka le président de l’ordre des médecins de Côte d’Ivoire. Il souligne que « la contamination du personnel soignant est inéluctable », mais « le plus important c’est de donner l’équipement nécessaire pour diminuer l’impact de cette contamination. Les cas guéris concernent les personnes pour qui l’examen positif au départ et qui après avoir fait la maladie ont été négatif ensuite. Il y en aura sûrement d’autres dans les jours à venir puisque les cas signalés en Côte d’Ivoire sont réputés ne pas être très graves pour le moment».

Le président de l’ordre des médecins de Côte d’Ivoire révèle par ailleurs que l’insuffisance de matériel est une réalité. « Nos gouvernants ont conscience de cette situation. Les commandes sont en cours. La Côte d’Ivoire a un peu de répit par rapport aux milliers de patients. La Chine a offert 500 000 masques mis à la disposition du corps médical et paramédical. C’est insuffisant ! L’effort doit être soutenu pour rassurer le personnel soignant », a-t-il ajouté, informant qu’il a été « suggéré au Comité de Veille de recruter dans un premier temps 150 médecins généralistes et urgentistes afin de les former en biosécurité et au maniement des appareils cardio respiratoires qui sont souvent de marques différentes ».

S’agissant de l’automédication et l’utilisation des feuilles de neem comme moyen de prévention contre le coronavirus, Dr Arouna Diarra, président de l’ordre des pharmaciens a invité les populations à plus de solidarité.

« Les infusions et décoctions de feuilles de Neem relèvent de la Phytothérapie. C’est une pratique qui existait depuis des décennies. Tout est dans l’appréciation de la quantité. Les novices qui veulent adopter cette pratique doivent demander conseils aux sachants. La solidarité doit être slogan en cette période difficile de pandémie », a-t-il dit appelant « les populations au calme et au respect des mesures de prévention qui leur ont été communiqué.

« L’État de CI autorise le protocole mais seulement si des signes faisant envisager une gravité surviennent (…) Chaque médecin face au malade qu’il connaît peut prendre sa décision thérapeutique individuelle et en toute responsabilité sans attendre les signes de gravité d’autant plus que son patient se révèle être positif. La Loi le lui permet », a dit monsieur Diarra notifiant que la chloroquine a été utilisé comme antipaludéen mais tous les antipaludéens ne sont pas la chloroquine.

« Le quinimax contient de la quinine et non de la chloroquine. Pour le moment, c’est l’hydroxychloroquine qui est réputée avoir un effet sur le covid-19 », a-t-il ajouté.

Sandra Kohet

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