Société

Ouellé, le centre de santé urbain dans le noir depuis plusieurs années

Mis à jour le 26 mai 2023
Publié le 26/05/2023 à 11:05 , ,

Depuis plus de six ans, le Centre de Santé Urbain (CSU) de la ville de Ouellé est plongé dans le noir. Les sage-femmes et les infirmiers assurent leur garde dans une obscurité totale.

 

C’est avec les lumières des téléphones portables que ces agents de santé exercent leur métier une fois la nuit tombée. Le groupe électrogène sous un hangar de fortune offert par un groupement politique n’existe plus que de nom. En panne après deux mois de fonctionnement, le moteur attend toujours un réparateur depuis des années pour le remettre en fonction, selon un habitant de la ville.

« Ce groupe électrogène offert par des responsables d’un groupement politique n’a fonctionné que deux mois. Passés ces deux mois, on n’a plus parlé d’électricité dans ce centre de santé urbain, les nuits. Les coupures intempestives d’électricité sont monnaie courante à Ouellé. On peut faire souvent une semaine sans électricité. Cela nous empêche de travailler convenablement. On est obligé d’évacuer nos malades soit à Daoukro ou à M’bahiakro », se désole un infirmier sous le couvert de l’anonymat.

LIRE AUSSI : Abobo, bientôt un centre de santé pour Biabou

Dans la nuit du vendredi 19 mai 2023, l’équipe de reportage de 7info s’est rendue dans ce centre sous la conduite du Docteur Raphaël Ya Komenan. Il était 20 h 23 min, lorsque nous franchissons la salle où sont internés les malades. Sous une lumière d’un téléphone portable à notre possession, nous pouvons lire sur les visages des patients et agents de santé de garde, la désolation. La mère d’une patiente assise dans un coin du lit sur lequel est allongée sa fille malade, chassait les moustiques avec un morceau de pagne accompagné de murmures de découragement.

Le Professeur Raphaël Ya Komenan a crié son ras-le-bol.

« Pendant que des fils de notre localité distribuent des millions de nos francs afin de conquérir des électorats pour des élections municipales et régionales à venir, les infirmiers et sage-femmes de notre centre de santé urbain travaillent dans des conditions plus que inhumaines. Il n’y a pas d’eau ni d’électricité. Le groupe électrogène pour le relais en électricité n’est plus fonctionnel depuis plus de six ans. À Ouellé, nous avons un souci criant d’électricité et d’eau », décrit-il.

Oscar de Ouellé, correspondant régional

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE