Politique

Ouattara fait campagne pour Soro dans un étau resserré

Mis à jour le 24 décembre 2019
Publié le 24/12/2019 à 3:06 , , ,

L’histoire va-t-elle se répéter ? En Côte d’Ivoire, plus rien ne va pour Guillaume Soro. A moins d’un an de la présidentielle prévue en octobre 2020 dans le pays, et à laquelle il compte bien être un des candidats, l’ex- patron de l’Assemblée nationale en rupture de ban avec le pouvoir ivoirien, doit désormais affronter la justice nationale.

Depuis le lundi 23 décembre, alors que son retour après plusieurs mois en Europe était espéré par ses partisans, Guillaume Soro a dû dérouter à la dernière minute, l’avion qui le transportait sur Accra, la capitale ghanéenne. Avant de ressortir en définitive du continent africain avec comme destination finale, l’Espagne, avec à ses trousses, un mandat d’arrêt international lancé contre lui par les autorités judiciaires ivoiriennes. Faisant désormais et officiellement de l’actuel président de Génération et peuple solidaire (GPS), un exilé malgré lui.  Wanted!

Soro comme Ouattara avant 2000

Guillaume Soro est inculpé « pour tentative grave d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national ».

Ce retour, s’il n’avait pas été manqué, devait consacrer le lancement des bases de la campagne pour l’élection présidentielle, avait indiqué quelques jours plus tôt Alain Lobognon, un de ses proches. Mais ce projet semble quelque peu compromis. Dans le pays, ces brouilles avec le pouvoir en place se répercutent déjà sur l’entourage de Guillaume Soro. Plusieurs de ses proches ont été mis aux arrêts dans la journée de ce lundi 23 décembre pour « présomption grave de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux» a soutenu le Procureur de la République, Adou Richard Christophe.

Si le cheminement de ces déconvenues avec les dirigeants ivoiriens ainsi que les motifs ne sont pas les mêmes, la situation présente du patron de l’ex-rébellion armée des Forces nouvelles a des similitudes avec un autre cas bien connu du pays : la difficile relation d’avant les années 2000, de Henri Konan Bédié et l’actuel chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara. A la fin 1998, des brouilles profondes entre ces deux hommes d’Etat qui ont pourtant servi aux côtés de feu Félix Houphouët-Boigny, ont poussé l’un au pouvoir ( président Bédié), a lancé un mandat d’arrêt international contre l’autre, alors dans l’opposition (président Ouattara), le contraignant à l’exil.

L’épisode, n’avait véritablement pas profité au camp présidentiel d’alors. La côte de popularité du mis en cause avait plutôt grimpé. Au sein de la population se développait de la sympathie pour Alassane Ouattara, vu comme un ‘’harcelé’’.

Hier, tout comme l’actuel chef d’Etat ivoirien, seul deux choix s’offrent à Guillaume Soro. L’exil ou la prison. Et il n’est pas à exclure que tout comme à l’époque, la nature ne prenne fait et cause pour le pauvre, Guillaume Soro.

Il faut rappeler que, cité dans le dossier de la tentative de putsch du Général Diendéré, Guillaume Soro a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par les autorités judiciaires burkinabè. A celui d’Abidjan, l’étau se resserre sur le fils de Clément Soro.

Richard Yasseu

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