Société

A Man la population grogne: « nous ne sommes pas du bétail électoral, que le bitume soit effectif »

Mis à jour le 21 août 2019
Publié le 20/08/2019 à 1:13 , , ,

Difficile pour les habitants de Man de se déplacer pendant cette période pluvieuse. En voiture, à moto, ainsi qu’à pieds, le calvaire est indescriptible. A la faveur de l’indépendance tournante avec le premier Président de la République, Félix Houphouët Boigny, la capitale du Tonkpi hérite de plusieurs axes bitumés. Aujourd’hui, de ces voies bitumées, seul l’artère principal subsiste après un renforcement à la faveur de la première visite du président Alassane Ouattara. Pour rallier les différents quartiers de la ville, c’est un véritable parcours de combattant.

 <<Nous souffrons énormément. Vous voyez la route qui mène au quartier Lycée ? Sur près de 50 mètres, c’est une grande flaque d’eau. Nous sommes obligés de prendre les ruelles entre les maisons du quartier Camp Sea avec tous les risques que cela comporte, avec les enfants qui sortent à tout moment. En plus de ce lac en pleine rue, tout le tronçon est plein de crevasses>>, se plaint Droh Alain habitant du quartier Lycée. La route du quartier Lycée passe par le quartier Camp Sea.

Dans ce quartier, se trouvent plusieurs directions régionales des ministères. La direction régionale du ministère de la culture et de la Francophonie, la direction régionale du ministère de l’agriculture et du développement rural, la direction régionale des douanes, la direction régionale de l’INS, pour ne citer que celles-là.  C’est avec beaucoup de gymnastique que les chefs de service arpentent cette rue pour se rendre au travail. Les taxis qui font l’axe marché-quartier lycée, sont dans des états pitoyables.

Chaque semaine, les propriétaires sont obligés de partager le peu qu’ils ont gagnent avec les mécaniciens. <<Quel que soit le véhicule que tu prendras pour te rendre chaque jour au lycée, dis-toi que tu iras au garage. Nous, qui sommes chauffeurs sur cette route, en plus de partir tout le temps au garage, nous tombons malades toujours à cause des secousses. Difficile cette vie que nous menons ici>>, se plaint Koné Abou, chauffeur de taxi.

Après le lycée, un tour sur la route qui mène au quartier campus 1. Le calvaire des habitants des quartiers campus 1 et 2 est sans pareil. <<Quand tu es au centre ville, pour avoir un taxi pour venir ici, ce n’est vraiment pas une chose aisée. Quand tu arrêtes un taxi, le chauffeur refuse de rentrer dans le quartier. Eux tous craignent d’abîmer leurs véhicules à cause de l’état très dégradé de la route>>, raconte un habitant du quartier campus.

Un autre lieu, même constat. Les quartiers Petit-Gbapleu, Kennedy et Glongouin ne sont pas épargnés par la souffrance que leur impose la dégradation de la route. C’est en surnombre que des taxis très  »fatigués », transportent les habitants de ces quartiers cités plus haut. Les commerçantes et les clients pataugent dans la boue. <<Quand on arrive au marché, on a plus l’envie de manger. L’état du marché est si dégueulasse que prendre même quelque chose pour cuisiner, ne donne vraiment pas le courage. Le marché est très sale>>, dénonce dame Singo Viviane.

<<Man ne mérite pas ce que nous voyons actuellement. Qu’est-ce que cette ville, capitale de région et même de district a fait? Non, que les gouvernants décident d’un plan Marshall pour Man >>, recommande Seu Aubin.

Tous ont le regard tourné vers le gouvernement de Amadou Gon Coulibaly. Plusieurs fois annoncé, le bitumage des rues de Man reste toujours au stade de la promesse. <<Nous demandons au gouvernement de venir faire le bitume de Man. Nous ne sommes pas du bétail électoral, qu’il faut venir blaguer à chaque approche des élections. Nous sommes à quelques mois des élections et jusque-là rien n’est fait pour sortir la ville de Man de cette situation honteuse>>, interpelle Alphonse Doua, fils de Man. Tous les habitants de Man, énervés, contiennent leur colère.

Olivier Dan Correspondant Ouest

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