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Mali : qui est Ainéa Ibrahim Camara, président autoproclamé de la transition ?

Mis à jour le 1 mars 2022
Publié le 01/03/2022 à 10:00 , , ,

Il s’est révélé à l’opinion africaine depuis qu’il a enfilé le manteau d’opposant à la junte militaire au pourvoir à Bamako. Aujourd’hui encore, Ainéa Ibrahim Camara fait encore parler de lui. À la tête d’un groupuscule de partis politiques, depuis à Abidjan, la capitale ivoirienne, il a annoncé la mise sur pied d’un Conseil transitoire pour gérer le Mali. Mais qui est cet homme ?

 

C’est en 2019 qu’il crée le Mouvement républicain (MR), son parti politique. Son marketing politique met en avant la crise du nord Mali et le chômage des jeunes. Ainéa Ibrahim Camara faisait entendre à tous qu’il avait pour objectif de “faire du Mali un pays qui va à nouveau donner de l’espoir à ses citoyens, mais en les responsabilisant“.

Une carrière politique entachée par un séjour carcéral

En 2020, à peine fait-il son entrée en politique, qu’Ainéa Ibrahim Camara est au cœur d’un scandale. Alors qu’il est en pleine campagne, il est interpellé et mis en prison à la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour escroquerie portant sur la somme de 500 millions FCFA. Selon la presse malienne, tout est parti de deux contrats de fourniture de ciment, de carreaux et de fer signés par Rokia Sangaré de la Société Rokia Sangaré, avec l’entreprise Invest-Fonds d’Investissement-Sa de Ainéa Ibrahima Camara.

Ainéa Ibrahim Camara aurait fait faux bond à sa partenaire. Pire, il est soupçonné d’avoir émis deux chèques portant respectivement le N°4670601 d’un montant de 348 250 000 FCFA et le N°4670603 d’un montant de 136 000 000 FCFA qui sont restées sans provision. Libéré contre une caution de 10 millions FCFA, il quitte le Mali sans avoir soldé sa dette.

Activement recherché en Côte d’Ivoire

À l’avènement de l’actuelle crise malienne, l’homme politique fait encore parler de lui. Alors que la junte militaire a du mal à s’attirer la faveur des organisations africaines et internationales, il se présente comme un opposant au pouvoir actuel dans son pays, le Mali. Depuis Abidjan en Côte d’Ivoire, il se fait autoproclamé président de la transition au détriment du colonel Assimi Goïta.

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Mais le projet n’a pas l’assentiment d’Abidjan. Les autorités ivoiriennes le rejettent. Dans un communiqué du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité produit le lundi 28 février 2022, le gouvernement de Côte d’Ivoire évoquant son respect pour la  » souveraineté des États », indique qu’il « ne saurait tolérer la déstabilisation d’un pays frère à partir de son territoire, ce qui du reste est contraire à la tradition d’entente cordiale et de fraternité entre la Côte d’Ivoire et ses voisins ».

« Le Gouvernement condamne ces agissements qui sont contraires aux principes démocratiques d’accession au pouvoir d’État et réaffirme son soutien aux efforts en cours par la CEDEAO pour une sortie de crise au Mali… et se réserve le droit de prendre des mesures à l’encontre de toute personne dont les agissements mettraient à mal ses relations avec des pays tiers », lit-on dans le communiqué.

Comme on le voit, en plus d’être incertain pour lui de retourner au Mali son pays, avec cette position d’Abidjan, Ainéa Ibrahim Camara aura bien du mal à aller au bout de son initiative.

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