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Mali: l’Algérie ignore les décisions de la CEDEAO et l’UA

Mis à jour le 27 janvier 2022
Publié le 27/01/2022 à 5:57 , ,

L’Algérie se désolidarise des sanctions prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’encontre du Mali. Elle a fait parvenir, par voie aérienne, d’importants dons en vivres et des médicaments.

Ce soutien de l’Algérie intervient alors que le Mali est sous un embargo de la CEDEAO, entériné par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine. Il s’agit de 400 000 doses de vaccin contre la COVID-19 qui ont été réceptionnées le lundi 24 janvier 2022 par les autorités maliennes, en vue de soulager le peuple du Mali doublement rendu vulnérable du fait de la pandémie, mais également de l’embargo de la CEDEAO.

Le 14 janvier dernier, à l’issue de sa 1057e réunion, l’UA a approuvé les décisions de la CEDEAO, rendant ainsi, continentales les sanctions contre les autorités de la transition malienne. Ce geste du gouvernement Abdelmadjid Tebboune vis-à-vis de la transition malienne pourrait ne pas être apprécié par la CEDEAO. On s’en souvient qu’après la Conférence des chefs d’États et de gouvernement du 9 janvier à Accra, la présidente du conseil des ministres avait reçu instruction à l’effet d’effectuer une mission en Algérie, pour un soutien à la mise en application des sanctions.

Pour l’Algérie, il s’agit de réaffirmer son engagement de longue date au Mali en dépit des difficultés. « À travers ce geste de solidarité, nous payons une dette vis-à-vis du Mali. Le Mali et l’Algérie ne sont pas voisins seulement, mais des pays frères, car tout ce qui peut toucher à la sécurité et à l’unité, nous concerne. Pour cela, nous allons faire en sorte que tout ce qui peut être décidé sur le plan sécuritaire et autre pour que le Mali retrouve sa souveraineté soit réalisé », a rassuré Dilmi Boudjimaa, l’émissaire algérien, tel que rapporté par Ocha services relief web.

« L’Algérie en tant que pays voisin n’a jamais fermé ses frontières et n’a pas l’intention de les fermer. Donc sa politique s’inscrit dans un engagement constructif avec les plus hautes autorités maliennes. Non seulement l’Algérie ouvre ses frontières, mais elle vient aussi nous aider. C’est un geste que les Maliens peuvent retenir », s’est réjoui le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

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Ces pays, soutiens de Bamako

Dans cette crise malienne, les autorités de la transition ont déjà reçu le soutien de plusieurs pays. La Guinée est la première. Le 10 janvier 2022, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au pouvoir en Guinée annonçait que ses frontières aériennes, maritimes et terrestres restaient ouvertes à tous les pays frères. Informant par la même occasion l’opinion nationale et internationale que la Guinée n’avait pas été associée aux décisions de la CEDEAO.

La Mauritanie, l’autre voisin du Mali, fait l’objet depuis quelques semaines d’une ‘’opération séduction’’ de la part de la CEDEAO et de la transition malienne. Ces deux camps qui défendent leurs positions tranchées entendent faire basculer le gouvernement mauritanien de leurs côtés. D’une part, compte tenu des relations économiques étroites et anciennes qui la lient au Mali, la Mauritanie pourrait apporter son aide au peuple malien. De l’autre côté, en raison de sa signature à un accord d’association en 2017 pour son intégration à la CEDEAO, la Mauritanie est également ‘’redevable’’ à l’institution sous-régionale. Le pays du Président Mohamed Ould Ghazouani se retrouve entre deux eaux.

Le Burkina Faso, le prochain ?

L’éventualité n’est pas à écarter. Au Burkina Faso, le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) au pouvoir au Burkina Faso a annoncé, dans un communiqué daté du 25 janvier, l’ouverture de ses frontières aériennes avec les pays voisins.

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