Continent

Mali: 100 jihadistes échangés contre Soumaïla Cissé ?

Mis à jour le 5 octobre 2020
Publié le 05/10/2020 à 3:22 ,

Plus d’une centaine de jihadistes condamnés ou présumés ont été libérés au Mali au cours du week-end dans le cadre de négociations pour la libération d’une personnalité malienne et d’une humanitaire française supposés être aux mains des islamistes, apprend-t’-on le lundi 5 octobre 2020 de sources proches des tractations.

Un responsable des services de sécurité maliens a confirmé ces informations. Les prisonniers ont été relâchés dans le secteur de Niono (centre) et dans la région de Tessalit (nord) vers où ils ont été acheminés par avion, a-t-il précisé.

Un élu de Tessalit a confirmé anonymement l’arrivée dimanche par avion de « très nombreux prisonniers jihadistes » et leur libération.

Selon des sources proches du dossier, des libérations d’une telle ampleur sont très rares au Mali. Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé, les deux otages dont la libération est dans la balance selon ces sources, sont la dernière otage française détenue à travers le monde pour l’une et une figure politique d’envergure nationale au Mali pour l’autre.

« Dans le cadre de négociations pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé et de Sophie Pétronin, plus d’une centaine de prisonniers jihadistes ont été libérés ce week-end sur le territoire malien », a déclaré à l’AFP un responsable de la médiation, sous le couvert de l’anonymat en raison de la sensibilité de l’affaire.

Sophie Pétronin, 75 ans aujourd’hui, a été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao (nord du Mali), où elle vivait et dirigeait depuis des années une organisation d’aide à l’enfance.

Elle est apparue dans des vidéos diffusées en 2017 et 2018 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda. La dernière où on la voit, publiée mi-juin 2018, la montre très fatiguée, le visage émacié, en appelant au président français Emmanuel Macron. Ses proches avaient indiqué en mars, après une rencontre avec les autorités françaises, que Paris disposait d’une preuve qu’elle était toujours en vie.

Son fils, Sébastien Chadaud, est resté très retenu devant le peu d’éléments disponibles. « On doit faire attention et rester très prudent car, si véritablement il y avait des tentatives, il faut être prudent pour ne pas les gêner », a-t-il dit. « Il est trop tôt pour se réjouir, on a déjà vécu des moments comme ça depuis quatre ans », a-t-il insisté auprès de l’AFP.

Soumaïla Cissé, 70 ans, ancien chef de l’opposition parlementaire et deuxième à trois reprises de l’élection présidentielle, a été kidnappé quant à lui le 25 mars alors qu’il était en campagne législative dans la région de Tombouctou (nord-ouest).

À défaut de preuve formelle, les soupçons pèsent sur le groupe jihadiste d’Amadou Koufa, actif dans le centre du Mali et affilié à Al-Qaïda.

Le Mali est plongé dans une crise sécuritaire profonde depuis les insurrections indépendantistes et jihadistes parties du nord en 2012. Un accord de paix a été signé avec les indépendantistes. Mais les agissements des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique se sont propagés au centre du Mali, ainsi qu’aux pays voisins, malgré le déploiement de forces françaises et internationales.

Sandra Kohet
7info.ci

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE