Culture Libre Expression

Libre Expression / « Bandama » Périlleux !

Mis à jour le 11 janvier 2019
Publié le 11/01/2019 à 12:47 , ,

La rubrique   « LIBRE EXPRESSION   » est une fenêtre ouverte par Poleafrique.info pour publier des textes émanant de personnes qui n’appartiennent pas à cet organe de presse. La direction de Poleafrique.info a choisi de publier ces articles car ils constituent des réflexions de très bonne tenue, contribuent au débat public et respectent la charte éditoriale de notre média. Ils n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas la pensée de la rédaction de Poleafrique.info ou de ses responsables.


Combien de sites toutes natures confondues, ont eu l’honneur de l’UNESCO, d’être élevés au statut de patrimoine universel, pour ne pas dire au statut de l’immortalité dans notre pays ? Surtout n’allez pas penser que la question est dénuée d’intérêt. Elle ne l’est pas, car la mine des grands jours que j’ai redécouverte chez M. Bandama Maurice en début de cette semaine (7 janvier au 11) sur les antennes de la RTI, a littéralement inondé mon corps d’une chair de poule aux alvéoles insistants.

C’est vrai, le ministre de la culture et de la Francophonie vieil Ami des époques littéraires, n’est pas un abuseur des prétendus bienfaits de la télé. Cependant l’objet de sa posture qui faisait l’effet d’une adresse solennelle à ces contemporains, ne manquait pas d’épices.

Figurez-vous que le Ministre de la culture et de la Francophonie, très grand si ce n’est le plus grand, protecteur technique des sites initialement nationaux tombés dans l’escarcelle du patrimoine de l’UNESCO, transis par le deuil qui est le sien et le nôtre, disait à peu de choses près, ceci : « Malgré ces précautions, l’existence de structures de veille, d’information et de gestion participative de la Ville Historique, un de ces biens, un des bâtiments les plus prestigieux et les plus emblématiques du site vient de faire l’objet d’un acte criminel et barbare : sa destruction et son rasage total et complet, l’abattage d’arbres centenaires, sans saisine et information préalables des structures et autorités en charge de la gestion de la Ville Historique de Grand-Bassam »

Au-delà du fait que cet acte rondement et presque nuitamment exécuté, représente un acte dont la teneur en terrorisme n’est plus à démontrer, il faut s’inquiéter que la vieille ville ne devienne le berceau de ce type de fait. Naïf que je suis, avec le passé terrorisant de cette ville, j’ai toujours pensé qu’en dehors du périmètre qui symbolise le pouvoir politique et exécutif, Bassam était la ville de Côte d’Ivoire la mieux gardée par toutes les composantes de nos forces de l’ordre ! Me voici contraint de me raviser.

Mais ce n’est pas le plus embêtant, car j’ai du mal à réaliser que des vilaines personnes de la trempe de celles qui ont perpétré cette ignominie, se soient mises d’accord sur la nécessité de détruire cet édifice domicilié dans le patrimoine de l’UNESCO et hébergée par notre espace géographique, sans que le frère Maurice ait été d’une façon ou d’une autre, au parfum de cette révoltante conspiration ? Parce que une maison, notamment dans le style colonial, c’est quand même gros ! Et puis entre nous, visiblement dans la commune de Grand-Bassam au moment des faits, il ne s’est trouvé personne pour demander que l’on sursoie à la volonté de destruction gratuite et terrorisante ! ? Quand je sais que notre pays ne regorge pas du plus grand nombre de sites  de cette nature à protéger, je me dis qu’il y a eu peut-être négligence ! On a sous-estimé la capacité de certains ivoiriens à varier leur potentiel en matière de terrorisme ! Maintenant que le mal a commencé, qu’il est fait et qu’il doit prendre fin ici et maintenant même, il faut que le camarade Maurice nous dise en relation ou non avec les autorités de l’UNESCO, ce qui va être mis en place en terme de dispositif de protection et de promotion de ce « quintette » de sites privilégiés ?!

D’ici là Monsieur le Ministre, afin que tous les ivoiriens se donnent une âme de gendarme à défendre ces sites, je vous invite cordialement à tenir un répertoire exhaustif de ce type de sites. De sorte que si moi Kobali, citoyen lambda, à travers internet dispose de l’information qu’a Ferké il y a un site peu importe sa nature et que celui-ci est désormais domicilié dans le prestigieux patrimoine de l’UNESCO, je vais naturellement le couvrir de toutes les attentions et de toutes alertes !

Souvent les petites idées sont celles-là que les gens réalisent parfois même, sans s’en rendre compte avec une déconcertante facilité !

Koné Kobali

Libre auteur, créateur

 

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE