Eco-business

Les respirateurs remplacent les bolides dans l’industrie automobile

Mis à jour le 2 avril 2020
Publié le 02/04/2020 à 5:21 , , , , ,

L’industrie automobile est en difficulté en cette période de crise sanitaire. Les ventes ont chuté de plus de 70% et la crise pourrait perdurer avec son lot de conséquences notamment la suppression de plusieurs emplois voire la faillite. Alors, les constructeurs s’adaptent. Ils ont décidé de fabriquer des respirateurs artificiels pour soulager les patients atteints de formes sévères du covid-19.

Il faut bien préserver les emplois même quand les usines sont à l’arrêt. Et cela l’industrie automobile l’a bien compris. En lieu et place des voitures, elle décide de fournir des respirateurs au monde médical qui en manque cruellement. L’idée est partie de l’Italie, pays le plus touché par la pandémie du coronavirus, avec plus de 100.000 cas et 12.000 décès. Là-bas, Ferrari s’est ainsi allié avec l’équipementier Magneti-Marelli pour lancer la fabrication d’une pièce spécifique manquante à la production de respirateurs, et ce, dès la mi-mars. L’Italie, il est vrai, a été le premier pays occidental à être massivement frappé par la pandémie.

En France, PSA a annoncé la semaine dernière qu’il travaillait à un moyen de mettre à contribution son ingénierie et ses usines (toutes à l’arrêt) pour fabriquer des respirateurs. De son côté, Renault a rejoint le projet Makers for Life installé à Nantes pour lancer la production de respirateurs artificiels avec l’objectif d’en fabriquer 500 et surtout de démarrer la production avant la fin de cette semaine.

Aux Etats-Unis, Donald Trump a mis en demeure General Motors de se mettre à fabriquer des respirateurs sans attendre. Le président américain a même menacé d’avoir recours au Defense Production Act, un dispositif légal mis en place dans les années 50 lors de la guerre de Corée, pour mobiliser les forces de production du secteur privé à des fins de sécurité nationale.

Une adaptation de la production pour faire face à la crise car les livraisons de voitures neuves ont plongé de 72,2 % sur l’ensemble du mois de mars. Le groupe allemand Volkswagen chute de près de 79 %. C’est à peine moins catastrophique pour BMW et Daimler-Mercedes. Pour l’automobile, le tableau est sombre partout. Ce n’est guère mieux dans les autres grands pays de production. Mais là où Nissan et Mitsubishi, partenaires de Renault, poursuivent leur descente aux enfers avec respectivement 32 % et 49 % de baisse, Toyota limite les dégâts avec seulement 3 % au Japon.

Les respirateurs fabriqués par l’industrie automobile devraient coûter entre 12.000 à 40.000 euros aux salles de réanimation. De quoi permettre de tenir en cette période de vache maigre.

Eric Coulibaly

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