Société

Les chevillards en grève face à la fermeté de Kobenan Kouassi Adjoumani

Mis à jour le 23 mai 2019
Publié le 23/05/2019 à 11:54 ,

Les chevillards en charge de l’abattage du bétail à l’abattoir de Port Bouët, sont en grève. Ils dénoncent la hausse abusive des taxes d’abattage par le District d’Abidjan. En visite de terrain ce mercredi 22 mai, Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre des Ressources Animales et Halieutiques, a promis trouver une alternative pour l’approvisionnement du marché ivoirien en viande, si la crise persiste.

« Il n’y a qu’une seule solution, qu’ils acceptent de se conformer aux nouvelles règles en vigueur d’ici à demain, où nous trouverons de nouvelles voies pour approvisionner le marché. Comme nous l’avons déjà dit, cette salle d’abattage est le fruit d’un partenariat public-privé. Et donc l’opérateur doit pouvoir rentrer dans ses fonds. On ne peut pas continuer à abattre les animaux dans les conditions que vous connaissiez. Cette salle respecte les normes internationales et le frais qui étaient à 3000 FCFA par animal, ont été revus à 22.000 FCFA. Il faut donc faire preuve de bonne foi et accepter le changement. Nous allons vers l’émergence et il faut se doter d’infrastructures modernes comme c’est le cas avec cet abattoir » a réagi à la presse, Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre des Ressources Animales et Halieutiques, après la rencontre avec les grévistes.

Ils étaient nombreux assis sous une bâche dans l’une des cours de l’abattoir. Les chevillards en charge de l’abattage des animaux, attendaient mécontents, les autorités ivoiriennes pour discuter et exprimer leur désaccord face à la hausse du coût des taxes sur chaque animal abattu. Ils dénoncent une augmentation qui est passée de 3000 à 22.000 FCFA. Selon Souleymane Akambi, un des responsables grévistes, trouvé sur place, pas question d’accepter la nouvelle taxe.

« Nous ne pouvons pas accepter cela parce que depuis longtemps, avant même que le ministre Adjoumani ne prenne ce ministère, le coût sur l’abattage des animaux est resté le même. Pourquoi aujourd’hui vouloir augmenter sans motif et surtout remplacer les hommes par des machines ? C’est ce que nous dénonçons. D’ailleurs ces machines sont plus lentes que nous. Nous refusons de payer ces nouvelles taxes et demandons au ministre de revoir sa position » s’est-il exprimé.

Dans la chaîne d’approvisionnement, ce sont d’abord les courtiers qui vont chercher le bétail dans les pays voisins de la Côte d’Ivoire, pour ensuite les convoyer à l’abattoir d’Abidjan. Une fois sur place, les chevillards prennent le relais. Ils abattent, dépècent et trouvent des moyens pour conserver la viande avant sa distribution sur le marché.

Mais, cette pratique est rendue caduque par les nouvelles infrastructures de l’abattoir. Désormais, une fois sur place, ce sont des machines assistées par quelques personnes recrutés et formés, qui vont se charger de l’abattage puis de la conservation des animaux, dans une chambre froide d’une capacité de plus de 2000 carcasses. Les chevillards en plus de la hausse des taxes, voient ainsi, leur emploi menacé.

« Nous avons déjà pris des dispositions avec le Gouverneur du District pour l’approvisionnement du marché ivoirien en bétail. Nous avons demandé aux courtiers d’aller parler aux chevillards afin qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Qu’ils acceptent ou dans le cas contraire, nous nous verrons obligés de faire sans eux. Nous sommes dans un pays libéral et non de monopole. Ils ont jusqu’à demain pour s’exécuter » a terminé ferme, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani.

Le processus d’abattage manuel de l’abattoir d’Abidjan est donc depuis 3 semaines devenu automatique. Une décision du gouvernement, afin d’assurer une qualité de viande respectant les normes d’hygiènes en la matière.

Éric Coulibaly

7info 

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