Société

Le Synmasi-CI à l’assaut de l’orpaillage clandestin: « Ce que font les étrangers dans les mines artisanales »

Mis à jour le 7 décembre 2019
Publié le 07/12/2019 à 7:41

Éradiquer l’orpaillage clandestin est un impératif absolu pour l’État de Côte d’Ivoire, invitant les populations à s’engager dans cette lutte en refusant de céder leurs terres fertiles aux orpailleurs qui les détruisent. Ainsi, le Syndicat National du Minier Artisanal et Semi Industriel de Côte d’Ivoire (SYNMASI-CI) s’est engagé à professionnaliser le secteur de l’orpaillage sur toute l’étendue du territoire national.

Le responsable du Synmasi-CI, Yé Moussa et ses collaborateurs ont entamé la sensibilisation des acteurs de la filière conformément aux nouvelles dispositions qui réglementent cette activité. << Depuis cinq ans, le ministre des Mines et de la Géologie a initié la mission de rationalisation de l’orpaillage qui a consisté à démanteler tous les sites clandestins et orienter tous ces clandestins vers les directions des mines. C’est pour expliquer la légalisation par un processus à suivre. Il y a un dossier à monter, qui est étudié par les directions des mines et transmis au ministère de tutelle qui l’étudie à un niveau plus élevé de façon minutieuse >> a indiqué, Vital Touré, le Secrétaire Général.

Cette politique selon les premiers responsables vise à lutter contre la clandestinité, la fuite des capitaux et à organiser la filière et ses acteurs. Le secrétaire général  a par la suite expliqué que malgré la bonne volonté du gouvernement, certains acteurs continuent de mener de façon clandestine cette activité qui cause des désagréments. << Une telle activité clandestine engendre beaucoup d’inconvénients. Il y a la destruction de l’environnement, l’insécurité galopante, la fuite des capitaux et surtout un grand désordre >> a déploré, Vital Touré avant de rappeler que le syndicat continue de mener des campagnes de sensibilisation. << Pour y remédier nous avons procédé dans un premier temps à des missions de sensibilisation sur le territoire national. Dernièrement dans le Hambol, nous avons approché les clandestins, pour leur parler des dangers liés à cette clandestinité… certains ont compris, par contre d’autres non >> reconnaît-il.

 Il a en outre prévenu qu’après la phase de sensibilisation, << viendra c’est la répression. Mais, a-t-il soutenu, nous n’avons pas les moyens de faire la répression car nous ne sommes pas la force publique. C’est une brigade qui nous aide à réprimer ceux qui sont dans l’illégalité, les clandestins et tous ceux qui s’opposent à la loi fondamentale du minier. La répression se fera à travers cette brigade de répression aux infractions du code  minier et à travers la gendarmerie >> a fait savoir le numéro 2 du SYNMASI-CI. Il a par ailleurs invité les acteurs de la filière à se conformer aux lois établies par les autorités leur permettant de travailler en toute tranquillité. Pour les autorisations délivrées par le ministère des mines et de la géologie, le secrétaire général a expliqué qu’il y a des autorisations d’exploitation artisanale dont la superficie est comprise entre 0 et 25 hectares, des autorisations d’exploitation semi-industrielle dont la superficie est comprise entre 25 et 100 hectares. Aussi les acteurs peuvent-ils bénéficier d’autorisations d’achat, de vente, d’import et d’export, signe de légalité.

Le président Yé Moussa s’est pour sa part prononcé sur la question des orpailleurs étrangers. << L’orpaillage est beaucoup pratiqué par nos frères des pays limitrophes. C’est vrai, c’est un fléau, les ivoiriens n’ont pas la culture de l’or. Nous sommes obligés de nous associer à ces frères étrangers pour apprendre et après devenir autonomes un jour.  La présence de ces derniers n’est pas mauvaise en tant que telle.  Le mal est que nombreux parmi eux n’ont pas de papiers, n’ont aucune autorisation et ils s’adonnent à cette activité. Ils extraient l’or, ils rentrent dans leur pays sans payer de taxes et les excavations sont là >> a regretté le président du SNYMASI-CI. C’est pourquoi il surtout salué l’initiative du ministre Jean Claude Kouassi en créant des chantiers-école à travers tout le pays pour intéresser les populations au métier de l’Or. Il a enfin exhorté tous les acteurs clandestins à se mettre en règle pour exercer dans la légalité.

Oscar de Ouellé, correspondance particulière 

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