Société

Le fils du roi des N’Zima bat sa copine et est relaxé

Mis à jour le 2 décembre 2019
Publié le 02/12/2019 à 4:12 , , , ,

Les faits se déroulent le dimanche 3 novembre dernier. Tanoé Bilé Nianzoukan Georges, fils du roi des N’Zima de Grand Bassam, bat violemment sa copine par jalousie. Ses nombreux coups atteignent l’artère carotide de cette dernière. L’affaire est portée à la gendarmerie, mais le jeune homme, grâce à son « bras long », est vite relâché après un bref séjour à la MACA. La famille de la victime réclame justice.

C’est le fils du roi des N’Zima de Grand Bassam, sa majesté Amon Tanoé Désiré et de la chanteuse Monique Séka, artiste bien connue des ivoiriens. Tanoé Bilé Nianzoukan Georges, écumant les commentaires d’admirateurs sur un post Facebook, suspecte sa copine de le tromper. Mais, cette dernière dément et pour prouver sa bonne foi, lui montre sa conversation sur Messenger. Non satisfait, le jeune homme entreprend une fouille minutieuse du téléphone de sa copine. Ce qu’elle refuse, d’où le motif d’une bastonnade à coups de poing. Les coups pleuvent et atteignent la victime à l’artère carotide interne (œil). Très vite, les parents sont informés et organisent une prise en charge médicale de leur fille de sorte à éviter le pire. Elle est aussitôt opérée de l’œil.

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Le coût de l’intervention s’élève selon la famille, à environ 1.500.000 FCFA. Mais avant, une plainte contre le jeune homme violent, est déposée à la Brigade de Gendarmerie de Cocody, pour coups et blessures. Tanoé Bilé Nianzoukan Georges est interpellé et mis en garde à vue, le 5 novembre, soit deux jours après les faits. Voyant la gravité de la situation, ses parents, avec à leur tête la chanteuse Monique Seka, entament des discussions directes avec le père de la victime pour un règlement à l’amiable.

Un témoin  sur les lieux raconte les faits.

« Nous avons reçu les parents de Georges au domicile du père de la victime, pour un règlement à l’amiable. Monique Séka, la mère de ce dernier, a refusé de payer au-delà de 500.000 FCFA, pour une opération qui a couté plus d’1.500.000 FCFA à la famille. Pis, elle a affirmé que « si c’est pour cela, je préfère laisser mon fils aller en prison car là-bas, ce ne sont pas les animaux qui y vivent, ce sont bien des hommes » a-t-elle lancé au père de la victime. Ce dernier, un enseignant-chercheur d’Université, a donc décidé de soigner sa fille tout en poursuivant l’affaire. C’est ainsi qu’après une semaine à la brigade de Gendarmerie, Georges a été finalement déféré à la MACA, en attendant son jugement. Mais, contre toute attente, nous apprenons qu’il a été libéré. Il s’est même rendu à Grand-Bassam pour participer à la fête de l’Abissa le 1er décembre. Georges en a profité pour poster des photos de lui sur les réseaux sociaux pour narguer la famille, comme quoi, il est au-dessus de la loi. Sur quelle base le juge d’instruction l’a-t-il libéré ? A-t-il été jugé sans qu’on ne soit informé ? Nous réclamons justice » a raconté sous anonymat un proche de la victime à 7info.ci.

7info a tenté de joindre le fautif, en vain. Georges Tanoé n’a pas daigné décrocher son téléphone, encore moins répondre au message laissé par la rédaction.

Voici un autre cas qui vient davantage assombrir le tableau, au moment où le monde entier célèbre la lutte contre les violences faites aux femmes. La victime ne souhaitant pas en rester là, a déjà été reçue par la députée Yasmina Ouegnin et l’association des femmes juristes de Côte d’Ivoire. La famille va poursuivre l’affaire car dit-elle, « être le fils d’un roi ou même d’une chanteuse, fut elle célèbre, ne dispense pas de l’application de la loi. Justice doit être faite ».

Eric Coulibaly 

7info.ci

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