En fonction depuis le 1er décembre, la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait cap sur l’Afrique pour son premier déplacement hors de l’Union européenne. C’est en Ethiopie, à Addis-Abeba qu’elle a atterri ce matin pour rencontrer le président de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat et le Premier ministre éthiopien Ahmed Abiy avec qui elle s’est entretenue sur les questions migratoires sécuritaires et climatiques.
Dès son arrivée, l’ancienne ministre allemande de la Défense s’est immédiatement rendue au quartier général de l’Union africaine pour y rencontrer le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, a rapporté un journaliste de l’Agence France-presse. Les deux dirigeants ont échangé sur la question climatique « Je ne suis pas là pour présenter un quelconque grand plan pour l’Afrique » a entamé Mme Leyen. « Je suis là avant tout pour écouter » a-t-elle souligné avant de déclarer qu’elle ne saurait apporter toutes les réponses aux défis climatiques. « Vous ici, sur le continent africain, comprenez mieux que quiconque le changement déclaré » a-t-elle affirmé avant d’inviter les partenaires africains à collaborer à la lutte contre le réchauffement climatique dans le cadre du « Pacte vert » qu’elle présentera le 11 décembre prochain.
Concernant la question migratoire, l’Ethiopie a connu le pire naufrage en 2019 sur la route des migrations longeant la côte atlantique. 62 migrants ont péri cette semaine dans les eaux au large de la Mauritanie.
Dirigeants africains et européens sont déterminés à trouver des solutions aux causes profondes de l’immigration comme la pauvreté. Dans ce sens, l’Afrique réclame que les pays européens ouvrent leurs portes à plus de migrants africains et Ursula van der Leyen s’est là encore montrée prudente « Honnêtement, je n’ai pas toutes les réponses à ces défis, mais je suis convaincue qu’ensemble nous pouvons trouver les réponses » a-t-elle déclaré ; pacte visant à visant à faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici 2050.
Ursula Van der Leyen s’est ensuite entretenue avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui recevra ce mardi 10 décembre le prix Nobel de la paix à Oslo. Au cours des discussions, des accords d’aide financière de l’UE à l’Ethiopie ont été signés et 170 millions d’euros seront débloqués. Parmi ces 170 millions d’euros, 100 millions d’euros seront consacrés aux transports et infrastructures, 50 millions au secteur de la santé, 10 millions aux élections de 2020 et 10 autres seront alloués à la création d’emplois. Mme Leyen a par ailleurs félicité son hôte pour cette récompense et saluer sa décision de faire la paix avec l’Erythrée. « L’Ethiopie a donné de l’espoir à tout le continent. Je veux que vous sachiez que nous sommes à vos côtés » a-t-elle commenté.
Les deux dirigeants ont ensuite évoqué les houleuses questions migratoires et sécuritaires et Mme Leyen a joué la prudence. » Honnêtement, je n’ai pas toutes les réponses à ces défis, mais je suis convaincue qu’ensemble nous pouvons trouver les réponses « , a-t-elle ajouté, pendant que M. Fakii appelait à une mobilisation internationale accrue pour contrer les menaces sécuritaires, notamment le terrorisme.
Le Premier ministre éthiopien a largement remercié la Commission européenne pour ce soutien mais souligné que son pays aurait besoin de beaucoup plus encore à l’avenir pour réformer son économie. « Nous demanderons encore plus de soutien financier car nous sommes ambitieux » a expliqué M.Abiy.
Après ses rencontres avec MM. Faki et Abiy, Mme von der Leyen, la première femme à prendre la tête de l’UE, doit rencontrer la présidente éthiopienne, Sahle-Worke Zewde, qui est également la première femme à occuper ces fonctions.
Manuela Pokossy-Coulibaly
7info.ci
