Politique

La rencontre Gbagbo-Bédié diversement appréciée

Mis à jour le 30 juillet 2019
Publié le 30/07/2019 à 8:03 , , ,

La rencontre à Bruxelles, en Belgique, entre les ex-présidents ivoiriens Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié est diversement appréciée dans la classe politique nationale. Ironie, joie, confiance en l’avenir ; les regards sur cette actualité politique divergent.

« C’est une rencontre à saluer » ou encore « c’est le coup d’envoi de la campagne pour la présidentielle de 2020 », sont les appréciations des compatriotes d’Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Sur la rencontre de ce lundi 29 juillet en Belgique, les avis sont partagés. Des cadres du parti au pouvoir et ceux de l’opposition en passant par des politologues, chacun y va de son avis.

Selon Joël N’guessan, cadre du RHDP, le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, si le rendez-vous de  Bruxelles est à saluer, il a pour mérite de laisser les initiateurs découvrir le changement en Côte d’Ivoire.

« Deux anciens présidents de la Côte d’Ivoire se retrouvent , c’est bon . C’est très bon qu’ils se retrouvent, se parlent et qu’ils comprennent que la Côte d’Ivoire a changé. La Côte d’Ivoire est gérée différemment sous Ouattara », commente-il, avant d’ajouter « Personnellement, je n’aime pas la mauvaise foi . Aussi bien Bédié que Gbagbo savent très bien que c’est eux qui ont conduit la Côte d’Ivoire dans la déchéance », affirme le président du conseil de gestion du FDFP.

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Ce lundi 29 juillet, les ex-dirigeants ivoiriens, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié se sont rencontrés à Bruxelles où, le premier séjourne en résidence surveillée depuis son acquittement par la CPI début février 2019. Les deux hommes ne s’étaient pas revus depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011. Mais leur rencontre était annoncée depuis quelques mois par leurs partisans. D’aucuns présageaient des retrouvailles qui seraient le déclic d’une alliance politique entre le FPI, fondé par Laurent Gbagbo et le PDCI de Henri Konan Bédié. Mais, c’est une appréciation que le communiqué final qui a sanctionné cette rencontre, n’en fait pas cas.

Pour Jean Bonin, le Secrétaire général adjoint du Front populaire ivoirien (FPI) d’Affi N’Guessan, le tête-à-tête Gbagbo-Bédié ne saurait impacter la vie politique nationale. « Je ne le crois pas vu que pour l’heure il n’est ni question d’une quelconque plateforme encore moins une alliance face à celle du RHDP. C’est le statut quo », commente-il pour 7info.ci qui l’a joint.

Geoffroy-Julien Kouao est écrivain et analyste politique. il croit plutôt au contraire. « La rencontre de Bruxelles marque le coup d’envoi de la campagne pour la présidentielle de 2020 au FPI et au PDCI. Même si la question de l’alliance ou la coalition politique n’a pas été abordée explicitement, elle est la finalité de ce tête-à-tête entre les deux anciens locataires de la maison présidentielle du Plateau. Les thématiques abordées et les observations qui en découlent montrent bien que le FPI et le PDCI sont en phase pour dire que le RHDP et Ouattara ont échoué sur tous les plans, d’où la pertinence d’une alternance, et l’alternance c’est l’alliance Bédié-Gbagbo. C’est une alliance pragmatique, de raison. Tout le monde le sait, les deux anciens présidents ne s’apprécient pas mutuellement, mais la fin justifie les moyens », analyse pour 7info.ci, le politologue ivoirien.

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De cette rencontre, Jean Bonin Kouadio, le collaborateur de Affi N’Guessan dénonce le titre de l’un des acteurs. Selon lui, l’un des signataires se prévaut d’une qualité et de fonction qu’il n’a pas au sein du FPI, sa formation politique. « Cette attitude de faussaire crée de la confusion dans l’esprit des populations. Il va donc falloir qu’ils y mettent un terme de sorte à ne pas obliger la direction du parti à devoir prendre ses responsabilités pour faire respecter ses droits acquis. Nous espérons ne pas en arriver là, mais à un moment il devient nécessaire de mettre fin à la forfaiture », fait savoir le SGA du FPI faisant allusion à Assoa Adou, qui a paraphé le communiqué final en tant que « Secrétaire Général du FPI ».

Richard Yasseu

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