Politique

La plateforme de Bédié dit NON à la réforme constitutionnelle d’Alassane Ouattara

Mis à jour le 22 janvier 2020
Publié le 22/01/2020 à 12:29 , ,

Début janvier, à l’occasion de la présentation des vœux du nouvel an, le président Alassane Ouattara annonçait qu’il soumettrait au Parlement, contrôlé par son parti, une réforme de la Constitution dans le courant du premier trimestre 2020. Une décision qui fait grincer des dents de l’opposition ivoirienne à neuf mois de la présidentielle dans le pays.

« Je voudrais rassurer les uns et les autres qu’il ne s’agit pas de caler qui que ce soit. Comme je l’ai dit, tout le monde pourra être candidat », déclarait Alassane Ouattara le 6 janvier au sujet de la réforme constitutionnelle. Cette assurance, n’a toutefois pas réussi à rassurer l’opposition qui entrevoit une entourloupe.

Réunie au sein de la coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CRDP),des partis de cette opposition voit la manœuvre d’un mauvais œil. Selon elle, le pays n’est pas en guerre. Elle estime donc qu’une modification de la Constitution pourrait menacer sa stabilité. « La modification de la Constitution dans le contexte actuel va exacerber les tensions dans le pays », a déclaré Ahizi Aka Daniel, porte-parole de la CRDP.

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Ces dernières semaines, la tension est montée d’un cran entre l’opposition et le président Ouattara, laissant craindre pour la stabilité du pays. Le chef de l’Etat rassurait la Nation ivoirienne, le 6 janvier, en affirmant que « la paix, la stabilité et la cohésion sociale (…) sont désormais irréversibles », mais la population continue de s’inquiéter. Ce 20 janvier, l’épiscopat ivoirien a d’ailleurs dénoncé un « climat de peur » et s’est dit « préoccupé » par la situation socio-politique dans un communiqué officiel.

À neuf mois de l’échéance électorale, l’opposition soupçonne Alassane Ouattara d’utiliser cette réforme constitutionnelle pour briguer un troisième mandat. Bien que le président ivoirien ait manifesté son « intention de transférer le pouvoir à une nouvelle génération », il ne s’est pour l’heure toujours pas prononcé officiellement sur sa candidature, mais a d’ores et déjà mis en garde : « Je veux que tous ceux de ma génération comprennent que notre temps est passé (…) S’ils décident d’être candidats, je serai candidat ! ».

Manuela Pokossy-Coulibaly

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