Politique

La classe politique ivoirienne pleure Tévoédjrè  

Mis à jour le 8 novembre 2019
Publié le 08/11/2019 à 9:48 , , , ,

Survenue ce mardi 6 novembre à Porto-Novo à l’aube de ses 90 ans, la disparition du professeur Albert Tévoédjrè, plonge la classe politique ivoirienne dans une grande émotion. En plus d’être vivement engagé dans l’histoire de son pays, le premier représentant du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en Côte d’Ivoire a également été impliqué dans la vie politique du pays, puisque chargé d’y rétablir la paix au moment où la crise politico-militaire sévit, entre 2003 et 2005.

Tous gardent de bons souvenirs du professeur Albert Tévoédjrè, et lui rendent hommage. « C’est avec une grande tristesse que j’ai appris, ce matin du 6 novembre 2019, le décès à Porto-Novo du professeur Albert Tévoédjrè, ancien Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en Côte d’Ivoire, de février 2003 à février 2005 », fait savoir Henri Konan Bédié, le président du PDCI-RDA. Le leader du plus vieux parti politique ivoirien dit garder du disparu, les souvenirs d’un homme qui a œuvré en toute impartialité dans sa mission de recherche de la paix en Côte d’Ivoire. « Je garde encore en mémoire qu’il a accompli cette mission avec succès dans l’impartialité, conformément aux principes, aux règles et aux objectifs de cette organisation internationale. L’Afrique et particulièrement le Bénin perdent une des grandes figures intellectuelles et politiques qui a su œuvrer à la recherche et au maintien de la paix entre les peuples et nations », soutient-il dans sa déclaration.

Cette tristesse est partagée par l’ex-parti au pouvoir. Au Front Populaire Ivoirien (FPI), l’on déplore la perte d’un homme de vision. «Il était un grand Homme, un homme de vision, partisan de la non-ingérence. J’ai eu la chance de le rencontrer à trois reprises : d’abord à Lomé, ensuite à Abidjan entre 2002 et 2003 aux prémices de la crise politico-économique et enfin à ma sortie de prison en 2013. Le Bénin et l’Afrique perdent un monument », confie à 7info.ci qui l’a joint, Diabaté Beh, cadre du parti fondé par Laurent Gbagbo et proche d’Affi N’Guessan.

A lire aussi: L’EX-PATRON DE L’ONUCI ALBERT TEVOEDJRE EST DECEDE

Émotion et nostalgie palpables à l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Pour la présidente fondatrice, Danièle Boni Claverie, le professeur Albert Tévoédjrè est celui qui a introduit la démocratie au Bénin. Une mission que le disparu n’a depuis lors, jamais délaissée car la défense des acquis démocratiques aura été son dernier combat politique.  « Je l’ai en réalité connu avant la crise ivoirienne, petite, lorsqu’il rencontrait mon père (Alphonse Boni, ex-ministre de la Justice). J’aimais l’entendre parler », confie-t-elle à 7info.ci. « Plus tard, en tant que Représentant Spécial en Côte d’Ivoire de l’Organisation des Nations Unies, sa mission a été de rétablir la paix. C’est là que nos points de vue ont divergé concernant notamment les lois et la validité de nos institutions. Il n’en reste pas moins un grand homme, à qui nous rendons hommage aujourd’hui », soutient-elle.

Après avoir mené le combat pour une Afrique et un Bénin, développés, le « renard de Djrèbè » a tiré sa révérence.

Manuela Pokossy-Coulibaly

7info.ci

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE