La Côte d’Ivoire est un pays extraordinaire. Recherchés mais en liberté, huit caïds et dealers de drogue, qui font l’objet d’un avis de recherche du 4è Cabinet d’instruction du Tribunal de Première Instance d’Abidjan, hument cependant chaque matin l’air frais de la liberté.
Ils sont libres, ne se cachent pas, mais sont pourtant recherchés par les forces de sécurité qui ont reçu l’ordre de les ramener devant un juge d’instruction. Eux, ce sont huit caïds et dealers de drogue dont on ne saurait expliquer la présence hors des murs d’enceinte de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) ou au camp pénal de Bouaké. Recherchés selon les informations de PôleAfrique.info, ces jeunes ivoiriens et non ivoiriens se sont rendu auteurs d’agressions et de meurtres. Leur dernier forfait est l’agression en réunion d’un jeune à Treichville. Convoqués hier, mercredi 31 janvier, par la brigade de recherches de la gendarmerie, ils ont brillé par leur absence. L’un d’eux, joint par les gendarmes, a déclaré ne pas être mêlé à l’affaire et que ce sont ses sept acolytes qui ont agressé la victime. Néanmoins, pour que triomphe un tant soit peu une impression de justice, un nouvel avis de recherche a été diffusé sur le réseau de la gendarmerie aux fins d’appréhender ces sinistres individus. Pour la majorité d’entre-eux, ils sont les auteurs des récents troubles armés à la gare routière de Grand-Bassam, à Treichville.
Le lendemain, remettant le couvert, ces jeunes ont bloqué les voitures de transport en commun qui assurent la ligne Grand-Bassam-Abidjan. La prompte réaction de la police avait permis d’éviter un autre bain de sang. Armés de kalachnikov et d’un pistolet automatique 7.65 et d’un autre à 15 coups, ces jeunes, bien connus dans la commune « n’zassa », se pavanent le plus librement du monde. Parmi eux, un garde pénitentiaire, affecté depuis plus de 1 an, qui n’a jamais rejoint son poste ni pris fonction. Un des dealers de drogue qui a échappé de peu à la police judiciaire à la Riviera est maintenant au Plateau et roule à bord de sa voiture de marque BMW. Le jeune frère d’un soldat soutenu par ce dernier fait partie de la bande. Comme on est bien en Côte d’Ivoire, c’est depuis le bâtiment A de la MACA que s’est tenue la réunion qui a ordonné et validé la tentative d’affrontement à la gare de Treichville. Là-bas, depuis Yopougon, sept prisonniers agissent comme s’ils étaient dehors. La question que se posent des agents de sécurité est celle des soutiens occultes de ces jeunes qui s’affichent sur les réseaux sociaux. Comme pour narguer juges et hommes de sécurité. Il est bien temps d’agir pour sécuriser le chemin de l’émergence.
Adam’s Régis SOUAGA
Source: rédaction PôleAfrique.info
