Continent

Guinée-Bissau, Jomav quitte le pouvoir en pleurant

Mis à jour le 2 janvier 2020
Publié le 02/01/2020 à 1:08 ,

Alors que l’opposition se déchaîne dans les gradins en criant à la fraude électorale depuis l’élection d’Umaro Sissoco Embalo à la Présidence le 29 décembre dernier, José Mário Vaz a quitté l’arène, en larmes, ce mardi 31 décembre à l’issue de son allocution du Nouvel an. Après un combat acharné, le gladiateur déchu a déposé les armes et appelé au retour de la stabilité.

En crise politique depuis 2015, la Guinée-Bissau peine à se stabiliser. En proie à de réguliers soubresauts politiques, notamment le bras de fer entre le président sortant José Mário Vaz et son Premier ministre Aristide Gomez, ainsi que les combats incessants de « Jomav » avec son ancienne formation le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), la Guinée Bissau a finalement tranché et élu son nouveau président, Umaro Sissoco Embalo, le 29 décembre dernier. Une saison du tumultueux feuilleton politique Bissau-guinéen s’achève ainsi.

Alors que la prochaine est encore un mystère, le combattant déchu, José Mário Vaz, arrivé en quatrième position lors du premier tour de la présidentielle en novembre dernier, a surpris. Pas par ses imprévisibles revirements et remaniements surprises auxquels il nous avait presque habitués, mais par son message de paix. Le gladiateur vaincu a rangé son glaive et appelé l’ensemble de la classe politique à maintenir la paix civile, la bonne gouvernance et à rétablir la stabilité dans le pays. « Nous écrirons une nouvelle page de l’histoire de notre démocratie le jour de la cérémonie d’inauguration du nouveau président de la République en transférant la bannière présidentielle » a déclaré José Mário Vaz. Et cela, la Guinée-Bissau l’accomplira pour la première fois depuis l’instauration du multipartisme.

Jomav a par ailleurs salué la retenue de l’armée Bissau-guinéenne « qui a réussi à garder (son) calme dans les casernes et éloigné les militaires » durant les cinq années tumultueuses de son mandat, rapporte l’Agence France-Presse (AFP). Aussi, le gladiateur vaincu a affirmé léguer un « héritage » aux générations futures, « une nouvelle ère de liberté » acquise sous son mandat, sous laquelle la liberté d’expression et la liberté de la presse ont été garanties, et où les rivalités politiques n’ont causé selon lui « ni veuve, ni orphelin ».

Enfin, José Mário Vaz a invité « les jeunes » à s’engager dans la lutte contre la corruption qui ronge sévèrement le pays et plaidé en faveur d’une « réforme constitutionnelle » pour parvenir à éliminer « les foyers d’instabilité institutionnelle » et clarifier le système de gouvernement pour « éviter de futures crises politiques ».

La Guinée-Bissau tourne donc définitivement la page José Mário Vaz et marche désormais derrière la bannière d’Umaro Sissoco Embalo, pour la conquête de la stabilité politique.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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