Guillaume Soro craint le pire après l’annonce de Ouattara 

Mis à jour le 9 août 2020
Publié le 09/08/2020 à 10:31 , , ,
L’annonce de la candidature du président ivoirien, Alassane Ouattara à la présidentielle, ne rassure pas des acteurs de la classe politique du pays. Selon Guillaume Soro, le pire est à craindre.
« Il va brûler le pays ». C’est la crainte qui habite Guillaume Soro l’ancien-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire après la décision de candidature du chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara. Dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), l’ex-allié du RHDP le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire estime que la Constitution ivoirienne n’admet pas de troisième mandat.
« Il n’y a pas d’interprétation possible. C’est une forfaiture. Il est clairement écrit qu’on ne peut se présenter une troisième fois. D’ailleurs, il n’a cessé de répéter au cours du mois de mars dernier – propos validés par ses juristes – qu’il n’était pas autorisé à faire un troisième mandat. C’est clairement une atteinte à l’indépendance de la Côte d’Ivoire », commente Guillaume Soro.
Pour lui,  » la ligne rouge » est franchie dès lors que la loi fondamentale du pays n’est pas respectée. Aussi appelle-t-il à des sanctions venant surtout de la France, contre le président ivoirien.
« Maintenant que M. Macron s’est ­invité dans le débat politique ivoirien en félicitant M. Ouattara et en distribuant des bonnes notes, j’attends les sanctions, un carton rouge. Il existe une grande communauté française en Côte d’Ivoire, or aujourd’hui nous sommes à quelques mois d’une élection qui sonne les prémices d’une crise pré-électorale, il prend des risques. Le pays va brûler…Parce que les Ivoiriens n’accepteront jamais qu’il soit candidat alors que lui veut l’être par la force des chars », fait savoir l’invité du JDD.
Pour ce qui est de sa participation à l’élection présidentielle prévue octobre prochain, l’ancien président de l’Assemblée nationale en exil est formel.
« Je maintiens ma candidature parce que la Constitution me donne le droit de me présenter. J’ai la dictature contre moi mais le droit avec moi », coupe-t-il.
Guillaume Soro vit en exil depuis le 23 décembre 2019. Accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, il a été condamné à 20 ans de prison par la justice son pays. Selon lui, il s’agit d’une « parodie de procès » organisée à son encontre afin de le rayer de la présidentielle. « Mais la Cour africaine des droits de l’homme a cassé la décision du tribunal d’Abidjan. Je suis convaincu d’être en bonne position pour gagner cette élection », croit-il.
Richard Yasseu
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