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France, le gouvernement dévoile son « plan d’urgence » pour l’hôpital après 8 mois de grève

Mis à jour le 20 novembre 2019
Publié le 20/11/2019 à 5:10 ,

« La situation est encore plus grave que celle que nous avions analysée », a reconnu le Président Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Epernay, le jeudi 14 novembre. Pris de court par un mouvement social inédit de l’hôpital public, le chef de l’État français a promis des « décisions fortes » en réponse à la manifestation nationale. C’est le mardi 19 novembre matin, que le gouvernement a présenté son plan d’action : « Ma santé 2022 », censé « renforcer » et « accélérer » une stratégie annoncée il y a plus d’un an.

Parti de la capitale, le mouvement s’est étendu à toute la France avec 268 établissements touchés en fin de semaine dernière. Ce conflit qui ne concernait à l’origine que des soignants, a coagulé l’hôpital et fédéré l’ensemble des syndicats. Les médecins ont fini par s’y joindre en septembre dernier au sein d’un autre collectif Inter-Hôpitaux, qui appelle à une nouvelle manifestation le 30 novembre, dix jours avant la grève illimitée des internes. Le mouvement de grève au sein de l’hôpital public est suivi par un quart des médecins hospitaliers et par plus d’un paramédical sur dix.

Les revendications sont claires : la hausse des salaires et des effectifs, ainsi qu’un arrêt des fermetures de lits. Pour y parvenir, syndicats et collectifs ont réclamé une augmentation d’au moins 4% du budget des hôpitaux quand le budget de la Sécu pour 2020, en cours d’examen au Parlement, ne prévoit qu’un peu plus de 2%, soit 84,2 milliards d’euros pour les établissements publics et privés. Les dirigeants des hôpitaux publics quant à eux, ont réclamé une rallonge d’au moins 250 millions d’euros fin octobre.

La ministre de la Santé a longtemps pointé du doigt des problèmes d’« organisation ». Par ailleurs, ses annonces en juin et septembre derniers, chiffrées à 750 millions d’euros sur trois ans, n’avaient pas suffi à mettre fin à la grève inédite des urgences, démarrée en mars. Mais, elle a fini par réviser ses priorités. Plusieurs mesures ont été annoncées : une prime de 800 euros net pour 40 000 infirmiers et aide-soignants d’Ile-de-France gagnant moins de 1 900 euros par mois. Une prime au mérite annuelle de 300 euros qui « pourra bénéficier à 600 000 professionnels de santé » est également prévue. La prime d’engagement dans la carrière hospitalière sera aussi revalorisée;  300 millions d’euros seront investis dès 2020. Le Premier ministre Édouard Philippe a également annoncé une reprise partielle de la dette des hôpitaux, à hauteur de 10 milliards d’euros sur trois ans et une hausse de 1,5 milliard d’euros du budget des hôpitaux pour endiguer « la fuite des personnels ».

À moins de trois semaines d’une grève illimitée contre sa réforme des retraites, Emmanuel Macron a dit avoir « entendu la colère et l’indignation » de l’hôpital. Pourtant, il n’entend pas modifier sa prescription : le plan « Ma Santé 2022 », qu’il a lui-même présenté en septembre 2018, « va dans la bonne direction mais ne va pas assez vite », a-t-il affirmé.

Manuela POKOSSY-COULIBALY

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