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Football féminin en Côte d’Ivoire, le difficile apprentissage de la ligue

Mis à jour le 25 octobre 2022
Publié le 25/10/2022 à 5:00 , ,

Le spectacle n’est pas encore au rendez-vous certes, mais l’ambition est affichée. Démarré depuis le 7 octobre 2022, le championnat féminin de football bat son plein. Seulement, la discipline est bien loin de combler les attentes.

 

Les équipes venues de toute la Côte d’Ivoire et surtout d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, sont en compétition. Le nombre est bien moins élevé que celui des hommes, 10 clubs. Mais qu’importe, il faut faire rouler le ballon sur les pelouses.

Le football féminin est à l’honneur en Côte d’Ivoire depuis quelques semaines. L’on assiste aux rencontres sur toute l’étendue du territoire avec parfois des scores-fleuves qui témoignent de l’énorme écart entre les différentes équipes.

Le football féminin en Côte d’Ivoire a beaucoup de chemin à faire pour espérer atteindre le niveau des pays pionniers en la matière. Pourtant la discipline existe depuis plusieurs années, mais pêche par son inconstance.

Ouattara Lakoun Marcel est le président de l’ONG « Mousso Foot » qui fait la promotion du football féminin. Il jette un regard global sur ce sport.

« Le premier championnat a eu lieu en 1993 et depuis le championnat est régulier avec quelques perturbations (arrêts en cours de championnat ou « année blanche’’. Le niveau est moyen (50% de bonnes équipes, 25% d’équipes moyennes et 25% d’équipes faibles). Les présidents de clubs sont des passionnés et non des managers d’organisations. Ils ont peu de moyens et ne comptent que sur la subvention octroyée par la FIF, pour gérer les clubs. Les joueuses sont livrées à elles-mêmes. Pas rémunérées (que des primes de matches à l’exception de deux équipes où un salaire est fixé) », a-t-il révélé.

Le championnat regorge de talents et non des moindres. Les partenaires ne se bousculent certes pas, mais des actions sont menées. La Fédération ivoirienne de football (FIF) a décidé de soutenir davantage le football féminin, mais les efforts demeurent insuffisants.

« Je pense qu’il faut augmenter les subventions des clubs au niveau de la FIF. Étudier le dossier des présidents de clubs. Surtout mettre un accent sur la formation des filles et également des formateurs (recyclage, car l’entraînement des hommes diffère de celui des femmes). Le ministère doit mettre en place une véritable politique sportive sur l’ensemble du territoire. Construire des stades dédiés à la pratique du foot féminin, car par manque de pelouse, le championnat féminin se joue à 10h », fait savoir Lakoun Marcel.

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Les pays africains sont à la traîne, la Côte d’Ivoire aussi. C’est ce qui explique la nouvelle politique mise en place par la CAF pour valoriser le football féminin. La Super League africaine, créée par l’instance, oblige tous les clubs de football à se doter de sections féminines. Au-delà, les femmes auront droit à une meilleure organisation de leurs compétitions.

« On compte déjà plus de 30 footballeuses ivoiriennes évoluant à l’extérieur. Les équipes de D2 valent aujourd’hui 40, ce qui veut dire que la discipline intéresse. Avec la nouvelle politique de la CAF (ligue des champions féminine, Can médiatisée), la discipline pourrait dans les années à venir, se développer considérablement », reste confiant Ouattara Lakoun Marcel.

Le championnat féminin est à sa troisième journée et c’est la Juventus et l’Athlético qui caracolent en tête avec 9 points chacun.

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