Des dizaines de morts selon des internautes
Le premier bilan provient des internautes. Posté sur le réseau social Facebook, il est de Yakoua Affobet Mina qui l’a publié dans la matinée, dans le groupe de discussion « Bédié Notre Espoir à Tous (BNET) officiel« . Il annonce ceci : » Actuellement où je vous parle, il y a près de 25 morts à M’Batto découpés à la machette, brûlés vifs ou fusillés » ( voir) photo.
Cette information fait le tour de la toile et est reprise par d’autres internautes toute la journée. En fin d’après-midi du même mardi 10 novembre, à 17h, un autre bilan tombe. Toujours sur le réseau social Facebook. C’est la page « DMci Vox Patria » qui le donne. Plus détaillé que le premier, il annonce que 34 personnes ont perdu la vie dans les affrontements avec 86 blessés dont 53 graves et 17 maisons incendiées. Il ajoute même une liste de ces personnes qui auraient été tuées.
Le bilan de la gendarmerie
La gendarmerie nationale partie en intervention sur les lieux avec à sa tête le général de division Alexandre Apalo Touré le commandant supérieur, pour ramener le calme, fait le point de la situation. La maréchaussée annonce 3 personnes tuées et 26 blessés. La version de la gendarmerie est aussitôt reprise dans la presse y compris par « Ivoirecheck », une organisation de journalistes qui ont pour spécialité de vérifier les informations afin de déceler et combattre les Fake News. Il en est de même avec le Maire de M’Batto qui soutient aussi cette information.
Un cyberactiviste remet en cause le bilan de la gendarmerie
Le bilan donné par la gendarmerie ne fait pas l’unanimité. En début de soirée, Christ Yapi, un cyberactiviste très suivi dans le pays pour ces révélations peu ou prou avérées sur des secrets d’État, présente un document. Sur son compte Twitter où il fait la publication, il mentionne qu’il s’agit d’un message des services de sécurité qu’il attribue au commandant de brigade de la gendarmerie de M’Batto. Le document lui fait cas 38 morts, 12 personnes portées disparues et 120 blessés dont 4 dans un état critique dans ces événements. (Voir photo).
L’information est aussitôt démentie le lendemain mercredi 11 novembre matin par la gendarmerie qui ne se reconnaît pas dans la production d’une telle note. « Ce message publié ce mercredi 11 novembre sur les réseaux sociaux est une fausse information et n’émane pas de la gendarmerie nationale », fait savoir la maréchaussée non sans insister sur son bilan de 3 personnes qui ont perdu la vie et 26 autres blessés. (Voir photo).
Le bilan revu à la hausse
Le bilan des affrontements de M’Batto va à nouveau connaître une autre version. Dans la matinée du 12 novembre, l’organisation ‘’Ivoirecheck’’ annonce 6 morts et 46 blessés, dont 7 cas graves. Une source qui cite cette fois le district sanitaire annonce que les événements de cette ville ont plutôt fait 5 morts par balle et une 6e personne qui serait morte d’une hernie étranglée pour n’avoir pas pu atteindre l’hôpital à temps.
Dans la ville de M’batto, lieu même des affrontements, une autre version circule. Une habitante jointe au téléphone donne un bilan plus alarmant. « Depuis quelques jours nous comptons nos morts, c’ est difficile pour nous enfants de M’Batto. Je suis vraiment découragée de ce que nous attendons depuis Abidjan concernant le nombre de morts. J’ai mal au cœur. Ce que nous avons vécu est catastrophique, c’est du jamais vu. L’on fait cas dans la ville de plusieurs dizaines de morts. J’ai appris que dans les villages, les populations procèdent à des décomptes des personnes disparues », fait savoir cette habitante qui a requis l’anonymat.
Depuis les affrontements meurtriers de M’Batto, les informations continuent d’affluer. En dehors des sources officielles, il est à ce jour difficile de dresser avec exactitude le bilan en termes de pertes en vies humaines.
Richard Yasseu
7info.ci