Côte d’Ivoire

Exclusif / Lutte contre la corruption- Le ministre Souleymane Diarrassouba a sauté un directeur, Jean Claude Kouassi face au défi

Mis à jour le 13 juillet 2018
Publié le 13/07/2018 à 3:52 ,

La lutte contre la corruption, le gouvernement ivoirien en parle mais peu de ministres agissent contre ce fléau devenu une gangrène nationale pour laquelle la Côte d’Ivoire se taille de bien mauvais classements à l’international.

Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, assurant l’intérim du ministre Jean Claude Brou, au ministère des Mines et de l’Industrie a osé braver la mafia ivoiro-chinoise qui pillait de façon clandestine les ressources aurifères ivoiriennes dans la sous-préfecture de Boniérédougou, dans le département de Dabakala.

Après une enquête minutieuse suite aux révélations de PôleAfrque.info sur l’existence d’un réseau administratif de pilleurs de l’économie au sein du ministère des Mines et de l’Industrie, le ministre a mis en branle ses fins limiers. Le Directeur régional par intérim des Mines de la région de Gbèkè était un des hommes sûrs dans la traque contre ces faussaires et pilleurs clandestins.

Au bout d’une enquête qui aura révélé que la société chinoise 2SMF s’est clandestinement installée sur un site aurifère sans permis, protégé par des grands fonctionnaires du ministère, le ministre Souleymane Diarrassouba a relevé de ses fonctions l’un des maillons de cette vaste corruption, le directeur départemental des Mines de Katiola, Kassy Omer.

Un coup dur, un premier porté à cette nébuleuse qui s’est installée dans ce ministère et qui fait perdre des ressources financières à l’économie nationale.

Kassy Omer relevé de ses fonctions, aucune information n’a été communiquée sur une probable poursuite judiciaire et administrative contre lui portant sur l’infraction de pillage de ressources naturelles en bande organisée.

Car, pour sûr, ce directeur départemental n’est pas seul dans cette opération au noir. Mais, pour la première fois, un ministre a osé attaquer de front la corruption.

Un mérite pour Souleymane Diarrassouba qui passe sous silence alors que le ministre du Commerce vient de sonner le tocsin de l’engagement contre la corruption. Saisi de cette affaire, le 19 juin dernier, il n’a ménagé aucun effort pour que la lumière soit faite sur ce dossier.

Une stratégie pas payante dans un contexte de dénonciation de la corruption tous azimuts. Car, selon les informations de PôleAfrique.info, à la direction de l’exploitation des petites mines, quelqu’un fait du conseil pour les chinois de la société 2SMF. Très vite, ils ont sorti un joker, un dirigeant ivoirien pour donner l’impression qu’il s’agit d’un employeur ivoirien. Cette tactique, vouée à l’échec n’a pas empêché leur homme de terrain de sortir par le petit filon, à Katiola. Une autre source de révéler que ce fonctionnaire qui a choisi d’exceller dans le faux pour ses propres intérêts, aurait demandé aux chinois d’introduire un nouveau dossier. A preuve, en dépit de l’illégalité dans laquelle ils se trouvent, les chinois de 2SMF sont encore installés dans la brousse de Boniérédougou, envers et contre l’Etat, pourtant bien représenté dans cette sous-préfecture. Aucune poursuite n’a été annoncée contre ces chinois et leurs acolytes locaux là où la guillotine aurait été de service en Chine. Le nouveau ministre, Jean Claude Kouassi est donc averti sur le sol trop mou de son ministère.

Adam’s Régis SOUAGA

Source : rédaction PôleAfrique.info

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