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Evasion fiscale en Afrique de l’Ouest,  des personnalités dont un ivoirien citées

Mis à jour le 28 mai 2018
Publié le 23/05/2018 à 8:00 , ,

Plusieurs personnalités africaines dont l’ivoirien Akossi Benjo sont citées dans une enquête collaborative publiée ce 22 mai 2019 par la Cellule  Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest.

Annoncée depuis une semaine, l’investigation portant sur l’évasion fiscale en Afrique de l’Ouest dénommée  #westafricaleaks  a commencé à être publiée ce 22 mai 2018. Il s’agit d’une initiative de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest en partenariat avec le Consortium international du journalisme d’investigation.

Ils sont au total 13 journalistes issus de 11 pays de la sous région à avoir travaillé en secret pendant quatre mois  sur des documents confidentiels qui ont fuité. La Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal, le Togo, le Burkina Faso, le Ghana, le Libéria, le Nigeria, le Niger , le Cap Vert et le Benin sont concernés.

Les articles ont été publiés simultanément par les 13 médias impliqués dans la journée du mardi. La compilation des productions se retrouve sur le site www.cenezo.org .

 Plusieurs personnalités de la sous-région dont  l’ivoirien Akossi Benjo, maire du Plateau, Hamadoun Touré,  candidat à la présidentielle du Mali et une proche de l’ex présidente Elen Johnson Sirleaf sont citées.

Il est reproché au maire du Plateau d’héberger l’entreprise aux Bahamas pour échapper au fisc.

« L’actuel maire du Plateau, Noël Akossi Bendjo, a créé depuis 1997 une société dans un paradis fiscal, les Bahamas. Mais pour ne pas apparaitre officiellement comme actionnaire, il a mis en place un montage opaque avec l’aide du cabinet d’avocat Mossack Fonseca, spécialisée dans la création de sociétés offshores. Grâce à des fuites de millions de documents confidentiels, nous avons tenté de comprendre les raisons de la création de cette société offshore, Benath Company LTD », indexe  l’article publié le 22 mai 2018 sur @eburnietoday en Côte d’Ivoire  et signé par son rédacteur en chef, Anderson Diedri. (http://eburnietoday.com/benath-company-la-societe-cachee-dakossi-bendjo-dans-les-paradis-fiscaux)  

Poursuivant ses révélations, @eburnietoday mentionne que, les deux ivoiriens qui ont dirigé Benath Company pendant de longues années sont des acteurs clés aux côtés du maire du Plateau. En effet, selon des documents publics, le 1er juin 2011, Kouakou Yao Auguste Haccandy est désigné nouveau président du Conseil d’administration de la société Klenzi Distribution, et Serge Emmanuel Mobio est coopté « en qualité d’administrateur représentant la société Benath Company Limited ».

 Selon l’investigation du confrère, ces changements «  stratégiques » visaient « à créer un écran de fumée pour ne pas montrer officiellement tout lien entre Bendjo et Klenzi, donc Benath ». 

Le maire du plateau intervenant dans l’article se dédouane. « C’est Haccandy qui était avec eux. Je ne suis rentré à Benath qu’en 2014 (…) J’ai accepté d’être administrateur pour faire de la prospection pour eux, c’est tout. Sinon, avant ça, c’était Haccandy (…) C’est vraiment Haccandy qui était administrateur et moi je suis arrivé en 2014 », soutient Bendjo.

Anderson Diédri et Noel Konan de l’Eléphant déchainé sont les deux journalistes ivoiriens qui ont collaboré dans l’investigation #westafricaleaks.

  « D’autres bombes vont suivre », promet un journaliste qui a travaillé sur l’enquête.

Dans son rapport, Will Fitzgibbon, journaliste formateur lève un coin de voile sur l’investigation.

« Nous avons aidé les journalistes à chaque étape, depuis leur cryptage par e-mail, afin de pouvoir communiquer en toute sécurité, en recherchant des documents au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Italie et ailleurs, connectés à l’Afrique de l’Ouest. Au besoin, nous avons fait des appels des États-Unis à des politiciens qui avaient auparavant refusé de parler avec des reporters africains locaux. Cette enquête utilise la technologie collaborative d’ICIJ pour que les journalistes puissent rechercher des histoires d’intérêt public dans près de 30 millions d’enregistrements provenant de quatre ensembles de données différents: Fuites offshore, Fuites suisses, Panama Papers et Paradise Papers », indique-t-il.

Le projet West Africa Leaks  exploite le volet ouest africain des millions de données confidentielles qui ont fuité. Selon les initiateurs, l’objectif est de mettre en évidence  les pratiques de fraudes et d’évasion fiscale utilisées par des hommes politiques et des entreprises notamment pour éviter de payer des impôts dans leurs pays ou là où ils réalisent leurs activités. Il vient corriger le fait que les histoires africaines étaient peu mises en lumière dans les précédentes enquêtes sur l’évasion fiscale.

Si l’initiative est saluée, l’on se demande si elle aura le même impact auprès de l’opinion publique africaine comme ce fut le cas en occident, obligeant des décideurs à démissionner.

Nesmon De Laure

Source: Pôleafrique.info

 

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