Société

Entretien Jean Marie Koné, DG du CVPT: « Avec le DBA, les managers en activité peuvent créer une connaissance différente de celle des thèses traditionnelles 

Mis à jour le 4 juin 2022
Publié le 04/06/2022 à 11:51 , ,

Tout le monde ne peut pas – ou ne veut pas – se lancer dans un doctorat traditionnel. Les professionnels de la gestion, titulaires d’un MBA ou d’un master, ont la possibilité de se lancer dans l’obtention d’un diplôme spécifique : le Doctorate in Business Administration
(DBA).

Le Centre de Valorisation Professionnelle de Tunis (CVPT), qui propose un DBA, son Directeur Général nous explique ce qu’est un DBA et ce que cela apporte à ses titulaires de le passer. Entretien.

Pourquoi faire un DBA ?

Beaucoup de managers et de cadres qui ont obtenu un MBA (Master of Business Administration) reviennent ensuite vers leurs professeurs avec l’objectif de préparer une thèse. Mais la structuration actuelle des écoles doctorales rend très difficile l’obtention d’une thèse normalement destinée à des étudiants plus jeunes susceptibles d’y passer trois ans entiers de leur vie. Dès cette année 2022, le Centre de Valorisation Professionnelle de Tunis (CVPT) a donc créé à un programme spécifique pour ces managers, l’Executive DBA auquel plus 15 experts internationaux collaborent maintenant.

En quoi l’Executive DBA est-il si différent de la thèse traditionnelle ?

L’idée est que des managers en activité peuvent créer une connaissance différente de celle des thèses traditionnelles parce qu’ils partent de pratiques managériales que, par définition, le jeune doctorant ne connaît pas. Les managers viennent à nous avec des projets de recherche très précis. Par exemple Dr Koffi Victorien,
un directeur technique dans une grande entreprise industrielle en Côte d’Ivoire qui veut travailler sur « l’adaptation des compétences de managers ». Le DBA est une thèse de pratique avec un corpus de
connaissances.
Mais attention : on constate que dans certaines institutions , notamment celles qui habilitées à délivrer des PhD [le doctorat américain] il peut y avoir une dérive vers des DBA très académiques.
Nous tenons à votre profil de DBA managérial et nous sommes en
cours d’accréditations de nos modules exécutive éducation d’ailleurs
maintenant avec label EFMD.

Les DBA sont-ils publiés comme thèses ?

Non seulement ils sont soutenus, mais nous allons même collaborer avec des éditions de publications pour donner à un certain nombre d’entre eux encore plus d’impact. Nous voulons créer des thèses utiles aux managers dans lesquelles il n’y a pas 80 % de notes et de littérature et 20% de recommandations. Nous avons prévu plus de 18 thèses en cours dont les premières seront soutenues dès la sortie de nos doctorants.

Pour les encadreurs qui les suivent, cela doit être un travail assez particulier ?

Les encadreurs sont ravis de ce contact avec les managers qui leur donne accès à des terrains auxquels ils n’ont pas toujours la possibilité d’être confrontés. Nous leur demandons d’assurer un suivi au moins
mensuel des managers.

Comment est-on sélectionné ?

Il faut posséder un master, généralement un Executive MBA, être en activité et avoir occupé un poste d’encadrement pendant au moins cinq ans ; En pratique les managers sélectionnés ont au moins dix ans d’expérience en général. Ensuite c’est un jury qui sélectionne les candidats selon une procédure tout à fait classique. Nous insistons notamment beaucoup sur la nécessité de travailler tous les soirs et tous les week-ends. Cela demande une double motivation : individuelle (se
réaliser et valoriser à ses propres yeux l’expérience acquise) et professionnelle en démontrant à son entreprise l’utilité de sa thèse. Enfin, le DBA coûte 14.500 qui peuvent être financés dans le cadre de la formation d’entreprise.

Des formateurs qui n’ont pas de doctorat peuvent-ils également être intéressés ?

Nous rencontrons effectivement des formateurs qui ont été embauchés
pour leurs grandes compétences dans leur domaine et subissent aujourd’hui la pression de la nécessité de publication. Le DBA permet à ces spécialistes de valoriser leurs compétences sans entrer dans la
logique de publication dans les revues étoilées et en publiant plutôt dans des revues professionnelles ou en publiant des cas, des ouvrages. Beaucoup de consultants sont également intéressés.

Réalisé par Richard Yasseu avec Sercom CVPT

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