Côte d’Ivoire

Education Nationale- Des grévistes fauchés sèment la terreur, ce qui se prépare contre eux

Mis à jour le 11 février 2019
Publié le 11/02/2019 à 3:57
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A Bouaké et Abidjan, des enseignants grévistes ont semé la terreur dans les établissements où certains de leurs collègues qui n’observent pas la grève, avaient décidé de reprendre cours. Ces manifestations ont provoqué un arrêt des cours.

Un coup de fil de Bouaké alerte la rédaction sur des tirs. Deux coups de fil permettent d’avoir une version des faits en cours : ce sont des tirs de gaz lacrymogènes tirés par la police contre une horde de déstabilisateurs et fauteurs de troubles qui ont décidé pour la politique de la terre brûlée ce lundi 11 février dans le prolongement de la grève qui plombe l’école ivoirienne depuis au moins deux semaines.

« Nous avons déployé la police et la gendarmerie pour sécuriser ceux des enseignants et élèves qui veulent aller à l’école » explique une source sécuritaire à Bouaké, contactée par Pôleafrique.info.

« Ce qui se passe est que, certains enseignants veulent travailler ainsi que des enfants. Nous-même, ces manifestants sont venus à la préfecture mais nous avons donné des instructions à la police de ne rien faire. Au lycée classique, un enseignant qui a dû interrompre son cours par la force de ses collègues grévistes a rejoint la salle des professeurs avant d’y être encore délogé. Les autres ont failli le frapper et nous avons dû déployer du personnel pour le raccompagner » poursuit notre source, dépité par ce qui se passe.

La conséquence de cette grève qui perdure est la possible invalidation de l’année. La reprise l’an prochain n’augure en ce moment rien de bon car les exigences des grévistes seraient restées en l’état. Pour faire front, révèle notre source, « le mercredi dernier, après le conseil des ministres, il était question de lancer le recrutement direct et immédiat d’enseignants car si à la fin février, il n’y a pas cours, l’Unesco déclarera l’année blanche » insiste notre source.

Et de révéler que « ce matin, chose risible, un groupe de ces enseignants grévistes s’est rendu à moto à Botro (40 Km de Bouaké) pour y mettre fin aux cours. Seulement, après leur forfait, ils ont demandé au directeur de leur payer le carburant pour revenir à Bouaké » rapporte la source de Pôleafrique.info.

« Le gouvernement voulait observer l’évolution de la situation. A notre niveau, nous avons déployé les forces pour sécuriser les écoles catholiques ou privées où les cours se déroulent. Ce sont les gaz lacrymogènes qui ont contraint dans certains cas les enfants à sortir » a relaté cet officier joint par Pôleafrique.info.

A Abidjan, au lycée Djédji Amondji Pierre d’Adjamé 220 logements, les cours se déroulaient bien jusqu’à l’arrivée des empêcheurs d’enseigner, occasionnant le déploiement d’éléments de la gendarmerie.

« Nous avons dû arrêter les cours pour revenir demain » explique un groupe d’élèves dudit établissement rencontré non loin de là.

Les jours à venir seront donc décisifs dans ce bras de fer entre enseignants grévistes et le gouvernement.

Les grévistes réclament entre autres la suppression des cours du mercredi au primaire, la revalorisation de la prime de logement.

Cette situation de quasi blocage de l’école du primaire au supérieur fait réagir Dr Christophe Kouakou de Civis-CI qui préconise « un plan Marshall intellectuel » sur l’école ivoirienne dans son ensemble. « Depuis quelques années, les ministres de l’ « éducation » se succèdent, sans cesse, sans succès et sans réponses concrètes et pérennes aux nombreux maux de l’école ivoirienne dans son ensemble. Je reste donc convaincu, qu’il est venu le temps de lancer un « plan Marshall intellectuel », de réflexion stratégique globale, apolitique sur l’éducation nationale » fait savoir le président de CIVIS-CI.

Adam’s Régis SOUAGA

Source : rédaction Pôleafrique.info

 

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