Côte d’Ivoire Société

Éducation nationale / Après la longue grève, les difficultés dans les écoles de Man

Mis à jour le 26 mars 2019
Publié le 26/03/2019 à 6:02 , ,

Les cours ont repris ce lundi 25 mars après plusieurs semaines de perturbation. Si tout le monde se réjouit de cette reprise, les acteurs que sont les enseignants, les élèves et les parents d’élèves se trouvent confrontés à d’énormes difficultés. PoleAfrique.info a fait le tour de quelques établissements pour se faire une idée de la reprise.

Groupe scolaire Libreville, ce lundi  25 mars, il est 8 heures 45 minutes quand l’équipe de reportage de Poleafrique.info arrive dans l’enceinte de cet établissement primaire. La cour est calme, quelques élèves retardataires y déambulent. Dans les salles de classe, les enseignants s’attellent à dispenser les cours. <<Nous avons repris les cours effectivement ce lundi et tout le monde est à son poste. Nous sommes en plein cours et tous les enfants sont présents aussi>>, indique un enseignant. 
 
Pour les écoliers, c’est une joie de retrouver les amis après ce long arrêt. <<Je suis content de retrouver mes amis. Je suis content de reprendre les cours>>, se réjouit Diomandé Sahi, élève en classe de Cm1. À l’EPP Blockoss CHR, c’est le même constat. Élèves et enseignants sont en classe en plein cours. 
 
Un tour à l’inspection de l’enseignement préscolaire et primaire Man Libreville. Tété Jean Frédéric est le chef de cette circonscription administrative de l’éducation primaire, il nous fait l’état des lieux. <<Depuis le 4 février les cours sont perturbés. Pourtant, normalement il faut 33 semaines d’activités pour une année scolaire. Mais à cause des troubles, ceux qui devaient se retrouver avec 25 ou 26 semaines se retrouvent en 14 ème ou 13 ème semaine>>, révèle Téré Jean Frédéric.
 
Une situation qui a des incidences négatives sur le déroulement de l’année scolaire. << Nous faisons nos évaluations pendant les semaines de travail. A Man , le premier examen blanc, c’est sur  la 19 ème semaine et la 15eme semaine pour voir si les enfants ont bien suivi. Depuis le 11 mars je me rends compte que certains n’ont pas fait les 20 semaines d’activités. Les sujets préparés ne peuvent donc pas être administrés maintenant. Il faut permettre au moins deux ou trois semaines de cours pour que les enfants soient au même niveau. C’est la difficulté majeure que nous avons>>, révèle l’IEPP. 

 
A cela s’ajoute le délaissement des enfants pendant cette période. <<Où le travail s’était arrêté, les enfants ont tout oublié. Il faut prendre la première semaine pour les mettre en jambe. Je continue de sensibiliser afin que le temps perdu soit rattrapé afin d’évaluer les enfants. Je sais que cela va être difficile. Les enfants ne peuvent pas être évalués sur ce qu’ils n’ont pas vu. On suit le même calendrier de travail. On ne sait pas si les dates vont être repoussées ou pas. J’espère qu’au niveau de la hiérarchie, elle tiendra compte de ce mois perdu pour qu’on puisse repousser les différentes dates d’examen et même l’année scolaire>>, souhaite Jean Frédéric Téré.
 
Les épreuves physiques prévues la semaine du lundi 18 au dimanche 24 mars sont reportées à cette semaine du 25 mars.  Pour l’inspecteur, il faut rattraper le temps perdu mais en allant avec assurance. <<Il ne s’agit pas d’aller vite pour aller vite. Il faut qu’on nous laisse travailler pour achever les programmes éducatifs. Je demande aux enseignants de faire leur travail, de ne venir au travail et s’asseoir sans faire le travail demandé. Il faut utiliser les plages de soutien pédagogique pour ce qui n’a pas été vu pour le bonheur des enfants. Aux parents, qu’ils aient un regard sur les enfants car certains ont tout perdu en un mois. Certes l’école est gratuite mais l’éducation a un coût. Il faut que les parents nous aident à terminer l’année scolaire avec de bons résultats puisque nous prônons une école de qualité. Il faut qu’on se donne les moyens de réussir cette fin d’année>>, recommande l’Inspecteur de l’enseignement primaire et préscolaire.
Au secondaire, c’est le même constat.
Olivier Dan Correspondant Ouest
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