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Développement- Le DSP 2018-2022 critiqué, les faiblesses et risques à craindre, Nialé Kaba rassure : « le gouvernement accélèrera les reformes »

Mis à jour le 3 septembre 2018
Publié le 03/09/2018 à 6:54 , , ,

Ce lundi 3 septembre, la Directrice Adjointe de la BAD (Banque Africaine de Développement), la Ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba et les experts ont passé en revue le Document combiné de Stratégie pays (DSP) 2018-2022. Il ressort des efforts à faire pour améliorer les performances de l’économie nationale au profit de la population.

La ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba  a assuré les experts nationaux et la direction générale Afrique de l’Ouest pour la BAD de l’engagement du gouvernement ivoirien à poursuivre les réformes afin que la compétitivité de l’économie bénéficie à la population.

Elle s’est satisfaite des résultats déjà obtenus grâce au PND 2013-2017. « Le taux d’investissement privé quant est passé d’environ 6.3% en 2011 à plus de 14.3% en 2017. Aussi, en vue de maintenir l’élan du secteur privé, le Gouvernement accélèrera la dynamique de réformes pour renforcer la bonne gouvernance, la justice et l’amélioration du climat des affaires » a-t-elle assuré.

Nialé Kaba  a indiqué que c’est « Dans cette optique que le DSP 2018-2022  a été élaboré autour de deux piliers : le renforcement des infrastructures structurantes et la gouvernance pour booster la compétitivité de l’économie et l’efficacité des investissements et le développement des chaînes de valeurs agro-industrielles, pour impulser une croissance inclusive et durable. »

« Le premier pilier soutient les trois axes stratégiques du PND 2016-2020. L’objectif recherché est de développer les infrastructures de transport, de TIC, de développement urbain et d’énergie, au plan national et régional » a précisé Nialé Kaba.

La ministre a soutenu que le second pilier « vise la montée en gamme dans le processus de transformations agro-industrielles des filières porteuses, en vue de diversifier les sources de croissance de l’économie ivoirienne pour la rendre plus inclusive et moins vulnérable aux chocs externes résultant des fluctuations des cours des matières premières et des aléas climatiques. »

« Le taux d’investissement public est passé de 2.6% en 2011 à 6.8% en 2017, permettant de renforcer les infrastructures sociales, notamment sanitaires et éducatives, et de développer les infrastructures économiques en vue d’améliorer la compétitivité de l’économie et de parvenir à un développement durable » a indiqué Nialé Kaba.

Au sortir de la crise, le PND a favorisé la consolidation de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale, de construire les infrastructures économiques et le renforcement du capital humain.

La Côte d’Ivoire a atteint un taux de croissance de 9% et une hausse du PIB par habitant supérieure à 7% entre 2012-2017 en dépit des chocs extérieurs de l’économie.

Selon Nialé Kaba, ce sont 25 projets que la BAD conduit en Côte d’Ivoire et « l’élaboration du DSP 2018-2022 confirme à la fois l’excellente coopération entre la Banque et notre pays et l’engagement de la Banque à soutenir les priorités nationales. »

Marie-Laure Akin-Olugbadé, Directrice Générale pour l’Afrique de l’Ouest de la BAD a indiqué que suite à la sortie de crise soutenue par son institution, elle a jugé opportune, maintenant que les prérequis de l’émergence sont en place, de « proposer une nouvelle stratégie pour la période 2018-2022 (…) afin de soutenir la Côte d’Ivoire dans la consolidation de sa dynamique de développement et son ambition de parvenir au stade de pays émergent. »

Pour la BAD, ce plan doit être intégré au TOP 5 élaboré par l’équipe du Dr Adesina Akinwumi qui veut « éclairer l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer les conditions de vie des populations. »

Pour la Côte d’Ivoire, elle préconise « les efforts d’amélioration de l’environnement des affaires, de la gouvernance financière et de gestion de la dette, pour renforcer l’efficacité de la dépense publique et atténuer les risques susceptibles de peser sur la viabilité des finances publiques et plus particulièrement sur le risque d’endettement. »

De 2013 à 2017, le portefeuille de la Banque est passé de 152.2 milliards FCFA à 730.6 milliards FCFA.

Pour la bonne exécution du DSP 2018-2022,  et la revue de la performance du portefeuille pays, Richard Doffonsou, Economiste pays en chef à la BAD a présenté un tableau qui restitue les contributions de la Banque depuis la sortie de crise à nos jours. Elles se résument en l’apport à la réhabilitation d’écoles, de croissance de la production agricole, la réhabilitation de pistes rurales, l’aménagement de bas-fonds, la réinsertion de 12000 ex-combattants, le financement en cours de la 2è phase du bassin du Gourou et de la construction du 4è pont d’Abidjan Yopougon-Plateau.

Richard Doffonsou a préconisé le « cofinancement » de certaines opérations et relevé la « faible présence des entreprises ivoiriennes » sur des grands marchés. La BAD se propose de renforcer leurs capacités et impliquer les organisations de la société civile qui « reste faiblement impliquée ».

Les études de la Banque pointe du doigt les défis qui sont « la faiblesse des infrastructures, de la contribution du secteur agro-industrielle au PIB, de la faible implication des structures d’intermédiation financière » tout en appelant au renforcement de la « gouvernance financière et sectorielle. » La BAD relève les forces de l’économie ivoirienne dans son « potentiel agricole », « la disponibilité des ressources minières et en hydrocarbures » mais qui ne sauraient tenir devant les risques que pourraient encourir le pays. Le risque le plus craint serait « la rupture du dialogue politique et de sécuritaire » et le terrorisme dans le Sahel qui pourrait avoir des répercussions en Côte d’Ivoire.

Adam’s Régis SOUAGA

Source : rédaction PôleAfrique.info

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