Société

Des maladies hydriques menacent 168 enfants sans école à Takouably

Mis à jour le 10 décembre 2019
Publié le 10/12/2019 à 4:18

<<Aujourd’hui nos enfants ne vont pas à l’école. L’école primaire publique que la mutuelle de développement du village a construite en 1993 après beaucoup de sacrifices est partie en fumée. Un bâtiment de trois classes plus le bureau du directeur. L’autre bâtiment a été visité par nos amis qui ont saccagé tous les bancs. C’est triste. Vous-même regardez l’état dans lequel se trouve notre école aujourd’hui. Ce bâtiment ne peut plus être réhabilité. Il faut le raser car c’est un danger pour les enfants>>, se désole Tah Lazare, président de la mutuelle.

En plus de l’école brûlée, les installations d’eau ont été visitées par ces jeunes en furie venus de Kiriao. Le tuyau pour la distribution d’eau depuis le château d’eau est percé par une balle selon les villageois. Les bornes fontaines installées à différents endroits sont endommagées. Exposant la population aux maladies hydriques car elle ne peut s’approvisionner qu’en eau de marigot. Dans le village les dégâts matériels causés par cette descente punitive sont énormes. Des compteurs à carte de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité sont endommagés, des toitures de maison perforées par de jets de pierres, des bêtes emportées…

Lazare Tah, président de la mutuelle, estime qu’il est inconcevable qu’après de tels actes, aucune interpellation n’ait été faite à ce jour. <<Ce qui nous intrigue, c’est qu’aucune interpellation n’est faite jusque-là. Des personnes bien identifiées font irruption dans un village, armées pour certains de fusils, de Kalachnikov, de lance-pierres, de machettes, incendient une école, privent la population d’eau qui est source vie, brûlent le drapeau ivoirien qui était à l’école, mettent l’avenir de 168 enfants à mal et ne sont pas inquiétées. Dans quel monde sommes-nous. Sont-ils au-dessus de la loi? Je pense que non. On ne peut pas venir mettre tout un village dans un tel sinistre.  Que justice soit rendue pour que la population, paisible et pacifique de Takouably, soit réhabilitée>>, souhaite-t-il.

Pour sauver l’école le président de la mutuelle appelle à l’aide. <<Nous n’avons pas de moyens dans l’immédiat pour réhabiliter l’école. Nous savons comment, nous avons bataillé pour avoir cette école. Nous demandons à toutes les bonnes volontés de nous venir en aide. Car nous sommes sinistrés par la faute d’individus mal intentionnés. C’est vraiment une catastrophe qui est venue nous surprendre>>, martèle Lazare Tah.

Pour rappel, le lundi 2 décembre dernier des jeunes du village de Kiriao, dans la commune de Facobly ont attaqué le village de Takouably. Ils reprochaient aux jeunes de Takouably de les empêcher de passer par l’école primaire publique du village en faisant du bruit et de la provocation.

Olivier Dan, Correspondant Ouest

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