100 ans de la CNA-CI, le Secrétaire exécutive de l’institution, Dr Lago Flore appelle à une nouvelle ère de transformation inclusive: “Il faut marquer une pause, faire le point, et identifier les nouveaux chantiers à ouvrir face aux défis actuels”.
À l’occasion du centenaire de la Chambre Nationale d’Agriculture de Côte d’Ivoire (CNA-CI), Dr Lago Kouassi Flore, Secrétaire exécutive de l’institution, a fait une lecture prospective du rôle de la Chambre dans le développement agricole.
Interrogée par 7INFO, à l’ouverture de la Journée de la Profession Agricole au SARA 2025, elle a mis en lumière les acquis, les défis et les priorités futures.
Un moment d’introspection
« Cent ans, c’est long, mais c’est aussi court. C’est l’occasion de marquer une pause, de faire le point sur notre mission, nos résultats, et surtout nos responsabilités futures », a-t-elle affirmé.
Dr Lago a rappelé que la CNA-CI est bien plus qu’un organe administratif : elle est un pont vivant entre l’État, les producteurs et les partenaires internationaux.
« L’agriculture ne se conçoit plus sans l’agriculteur. Et sa voix, c’est la Chambre qui la porte. Aujourd’hui, les décisions politiques prennent en compte les réalités du terrain. »
Des avancées concrètes
« La Chambre a permis la représentation des producteurs dans toutes les structures où leur sort se décide. Elle a favorisé l’émergence des interprofessions, structuré les coopératives, et accompagné les producteurs dans l’ère de l’agriculture intelligente. »
Elle cite le réseau des Boutiques Paysannes comme un exemple récent de solution innovante pour écouler les produits locaux :
« Ce réseau est un symbole de résilience. Il permet à nos produits de trouver preneurs localement, et de réduire la dépendance aux circuits d’importation. »
Les femmes au cœur du système
« Dans la transformation vivrière, les femmes sont présentes à plus de 90 %. Elles sont aussi dans la production, la commercialisation, et même dans la gouvernance. Ce sont elles les vraies innovatrices de l’agriculture moderne. »
Elle a aussi plaidé pour un accès accru des femmes rurales aux financements, à la formation, et à l’entrepreneuriat agricole :
« Elles y mettent du cœur, de la volonté, mais aussi une expertise qu’on ne peut plus ignorer. La Chambre est leur alliée naturelle. »
Eugène SAHI