Politique

Bédié s’inquiète de la gestion du pays par le RHDP

Mis à jour le 18 novembre 2019
Publié le 18/11/2019 à 3:23 , ,

Il porte un regard dépréciatif sur la gestion du pouvoir d’Etat par l’administration Ouattara. Henri Konan Bédié, le président du PDCI-RDA, estime que le RHDP, le parti présidentiel, « a atteint ses limites en matière de gouvernance de la chose publique ».

C’est un Henri Konan Bédié très critique des actions du RHDP qui s’est présenté le jeudi 14 novembre dernier à la réunion du Bureau politique du PDCI-RDA, son parti. Face à ses militants, l’ex-chef de l’Etat ivoirien n’est pas passé par quatre chemins pour égrener selon lui des ratés dans la gestion des actuels tenants du pouvoir en Côte d’Ivoire. « Le parti unifié RHDP ne mobilise pas et n’est pas capable de bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques », dit-il d’entrée.

Le leader du PDCI reproche entre autres à ses ex-alliés, de ne pouvoir réaliser leur programme de développement promis. « Des 50 000 logements sociaux à loyer modéré; En réponse, l’on a assisté aux destructions de logements dans des quartiers précaires, sans que les pauvres populations déguerpies ne soient relogées. Certains, pour ‘‘ les plus chanceux ‘’, ont trouvé refuge dans des endroits inédits, tels que les cimetières. Est-ce ça l’émergence à l’horizon 2020 promise pompeusement au peuple ivoirien, à travers les Programmes nationaux de développement ! À deux mois et demi de 2020, ils n’en parlent plus », fait-il remarquer.

La gestion de l’appareil judiciaire, n’a pas échappé à Henri Konan Bédié. Selon lui, les projets de construction de nouveaux tribunaux, de nouvelles prisons ainsi que la rénovation des tribunaux existants, en vue d’une efficacité de la justice « n’ont jamais vu le jour ». « Comment une justice qui fonctionne dans des conditions inacceptables peut-elle dire le droit efficacement ? », s’interroge Bédié, pour qui, cela dépeint sur la réconciliation nationale et la démocratie.

Par ailleurs pour le président du parti septuagénaire, la Côte d’Ivoire ne cesse de s’enfoncer dans des dettes, « essentiellement alimenté par un recours continu aux euro obligations ». « Le stock de cette dette, ramené à 2 214 milliards CFA en 2012 après une réduction d’environ 4 090 milliards CFA à fin 2012,  (il) s’élève à fin décembre 2018 à 11 607,77 milliards CFA, soit un accroissement de plus de 5 fois du stock de 2012 ! », soutient-il.

«(…) nous devons nous inquiéter pour les mois et années à venir, car le pouvoir RHDP a atteint ses limites en matière de gouvernance de la chose publique », se désole Henri Konan Bédié. Non sans demander aux élus membres du groupe parlementaire du PDCI, d’exiger une présentation de l’état de la nation par le Président de la République. Ce qui a but « d’informer les ivoiriens sur l’utilisation faite des deniers publics ».

En tout état de cause, pour Bédié, le salut de la Côte d’Ivoire viendra avec le retour aux affaires de son parti, le PDCI. « Je voudrais vous dire que j’entrevois, toutefois, avec beaucoup de bonheur l’avenir de la Côte d’Ivoire, dès notre retour aux affaires en octobre 2020. Soyez rassurés, le projet de société et le programme de gouvernement 2020-2025 que nous allons proposer, dans les mois à venir, aux ivoiriens répondent parfaitement à leurs légitimes aspirations », dit-il, tout en invitant ses militants et cadres, à ne pas succomber aux intimidations.

Richard Yasseu

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