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Baisse du prix du cacao en Côte d’Ivoire, des ONG françaises accusent

Mis à jour le 6 avril 2021
Publié le 06/04/2021 à 9:50 , , , ,

Les multinationales mondiales sont pointées du doigt par des organisations françaises qui les accusent d’être à l’origine de la récente baisse du prix du kilogramme du cacao.

Le prix du kilogramme de cacao pour la campagne intermédiaire (1er avril au 30 septembre 2021) est fixé à 750 FCFA, soit une baisse de 25% par rapport à celui de la campagne précédente (1er octobre 2020-31 mars 2021). Selon plusieurs organisations françaises, cette situation est due à la pression des multinationales qui dominent le marché ivoirien.

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Le mercredi 31 mars 2021, le Conseil Café-cacao a annoncé le prix bord-champ du kilogramme du cacao pour la campagne intermédiaire. Il est fixé à 750 FCFA, soit une baisse de 25%. « En coulisse, les multinationales ont fait plier le gouvernement ivoirien », a annoncé un collectif de plusieurs organisations françaises dont le collectif Commerce équitable France, le réseau ivoirien du commerce équitable (RICE), Artisans du monde ou le Secours populaire français et 27 autres signataires.

« Le prix du cacao est structurellement trop bas pour que les producteurs sortent de la pauvreté » a confié à l’AFP Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France. La majorité des producteurs et leurs familles, d’après une étude, vivent dans la précarité, ils perçoivent moins de 6% de la valeur générée par le cacao.

Cette accusation des organisations françaises contraste avec l’appréciation des autorités ivoiriennes. Elles indexent plutôt la maladie à nouveau coronavirus Covid-19.
« Vous avez observé avec nous les effets du coronavirus sur l’économie mondiale et le cacao n’a pas échappé. Les grands endroits de consommation tels que les bars, les aéroports sont restés fermés à cause du confinement », a justifié Yves Brahima Koné, directeur général du Conseil Café-cacao, organe en charge de la filière cacaoyère ivoirienne.

Contrairement aux déclarations des autorités ivoiriennes, Julie Stoll soutient que la consommation du chocolat en France est en pleine croissance. « Nous n’avons pas de données mondiales pour affirmer que la pandémie de Covid-19 a eu un effet négatif sur les ventes de chocolat. En France, la consommation est plutôt en croissance sur le chocolat bio et équitable », soutient-elle.

Le collectif soupçonne les six multinationales (Barry Callebaut, Olam, Cargill, Ecom, Sucgen, Touton) qui dominent le marché ivoirien des exportations de « préférer freiner leurs achats de cacao et puiser dans leur stock pour faire pression » sur le prix.
La campagne précédente a été perturbée par une crise de mévente. Et, de grandes quantités de fèves de cacao n’ont toujours pas encore été acheminées vers l’extérieur.

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