Eco-business

BAD et Banque Mondiale se défient sur le développement économique

Mis à jour le 19 juillet 2019
Publié le 19/07/2019 à 7:41 , , , ,

Quelle stratégie plus propice pour une économie à forte croissance pour impacter positivement la vie des populations ? Sur cette problématique, il semble avoir une contradiction entre deux groupes bancaires de financement du développement, Banque Mondiale et Banque africaine de développement (BAD). Si la Banque Mondiale opte sur le développement de l’esprit humain et le social, la BAD mise sur le développement des infrastructures. Pour comprendre et bien cerner ces deux positions, 7info.ci a eu l’expertise de Dr Doumbia Djofolo, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny.

Tous les pays aspirent au développement. Mais, qui dit développement, parle de stratégie. La question de la stratégie demeure au centre des débats économiques. Chaque pays, pour amorcer son progrès économique, s’inspire ou opte pour un plan qui pourra impacter favorablement la vie de ses populations.

A lire aussi: LA BAD S’ACTIVE DANS LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET A LA CROISSANCE VERTE

Les institutions financières, telles que la Banque Mondiale et la Banque africaine de développement ( BAD), accompagnent le développement des pays en voie de développement. Si elles leur octroient des fonds, elles leur prodiguent aussi des avis sur les choix des stratégies de développement économique.

La BAD, la Banque africaine de développement, préconisait à la restitution du Document de Stratégie Pays, à la Côte d’Ivoire de miser davantage sur la construction des infrastructures. Elle demandait aux autorités ivoiriennes de poursuivre les investissements dans les infrastructures et le renforcement de la gouvernance. Les recommandations de l’équipe de Marie-Laure Akin Olagbadé, au terme de l’étude de l’évolution économique du pays assortie d’un nouveau document de stratégie pays pour la période 2018-2022, avait été faites au ministre du Plan et du Développement, en septembre 2018 .

La Banque Mondiale, a publié sur son compte Twitter ce 18 juillet, que, « Une population instruite, en bonne santé et bien nourrie rapporte davantage à l’économie que la seule construction de routes et de ponts ». Il est clair que la Banque Mondiale recommande aux pays de prioriser l’investissement en matière d’éducation et de santé.

A lire aussi: MIGRATIONS- L’AGRICULTURE POUR FREINER L’EMIGRATION DES JEUNES AFRICAINS SELON LA BAD

« Dans le fond, ces deux options sont viables et se solidarisent puisque l’environnement est à l’ordre autant que lui-même. Leur priorisation devient contextuelle en fonction d’un Etat selon ses besoins. L’idéal revient à accumuler les deux options parce qu’elles créent la richesse qu’on utilise pour payer la formation », soutient Dr Doumbia Djofolo, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny, joint par 7info.ci pour une analyse de ce qui apparaît comme une contradiction entre les deux institutions de financement du développement.

Pour l’universitaire, il s’agit de deux visions basées sur deux conceptions ancestrales du  développement. Pour la cause, il s’est appuyé  la théorie de Karl Max qui soutenait que « à l’encontre de la philosophie allemande, descendre du ciel à la terre, ici, c’est de la terre qu’on monte au ciel ».

A lire aussi: CROISSANCE ÉCONOMIQUE- LA BAD, « IL FAUT DES INVESTISSEMENTS DANS LES INFRASTRUCTURES ET LA GOUVERNANCE »1,3 MILLIARDS D’INVESTISSEMENT EN COURS.

La révolution russe de 1917 et la contre-révolution de 1921, ont consacré l’effort dans l’industrialisation. « Maintenant l’entrée inachevée, ont placé l’ex-URSS à la deuxième place de puissance mondiale », a-t-il indiqué. Dr Doumbia conclut qu’au développement qui vient du ciel à la terre, il faut tous les investissements dans le développement de l’esprit humain, c’est-à-dire, l’éducation.

La Côte d’Ivoire a, après la crise de huit ans (2002-2010), opté pour les deux axes du développement, la construction des infrastructures routières et l’édification d’écoles et de centres de santé. La décennie de crise qui a défiguré le pays et laissé en plan les infrastructures routières, les écoles et les centres de santé, a mis au rang de priorités ces facteurs du développement.

DIANE Drissa

7info.ci 

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE