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Amadou Gon Coulibaly à l’ouverture du forum économique mondial :  » l’Afrique doit amorcer un changement structurel »

Mis à jour le 31 mai 2018
Publié le 31/05/2018 à 8:53 , , , ,
Du point de vue des experts, le développement économique de l’Afrique est lié à un secteur privé plus compétitif. Et pour y arriver, les initiatives pour l’accroissement de la compétitivité des entreprises locales foisonnent. La Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI) a organisé ce 31 mai, le World Economic Forum (WEF) pour la mise en œuvre de stratégies concrètes, pour des entreprises plus performantes. Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre ivoirien a fait des propositions pour maintenir la croissance en Afrique.
 
Cette rencontre mondiale confiée à la Côte d’Ivoire, à travers la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-CI) marque un tournant important, dans la volonté des États africains d’augmenter la compétitivité de leurs entreprises. Le thème abordé, « compétitivité en Afrique de l’Ouest : États des lieux et perspectives » vise à ouvrir le débat sur les difficultés qui retardent le changement structurel des entreprises du continent. Il s’agit donc d’informer les participants à ce forum, sur la politique de mentalité actuelle et les approches de politiques de compétitivités dans la région.
 
Touré Fama, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, a dans son allocution, relevé l’importance d’une telle activité. « Le gouvernement ivoirien a si bien compris l’intérêt que revêt la question de la compétitivité, qu’il s’est engagé à travers le Plan National de Développement (PND), 2012-2015 puis 2016-2020 à conduire un vaste chantier de réformes structurelles. Ce séminaire en Afrique vient à point nommer, car il se situe dans un contexte relativement favorable, où la croissance du PIB dans l’UEMOA se situe à un niveau encourageant. Avec des taux de 6,6% en 2015, 6,8% en 2016 et 6,7% escompté en 2017 et un taux d’investissement privé en progression de 21,2% en 2015 et 22,1% en 2016, la sous-région est dans le peloton de tête mondial » a révélé le président de la CCI-CI, avant d’exprimer son optimisme quant à l’issue de ce forum mondial.
 
« Le lancement le 14 mai 2018 à Sikasso au mali par les premiers ministres ivoiriens, burkinabé et malien, de la Zone Économique Spéciale, SIKOBO entre les trois pays et la signature le 21 mars dernier à Kigali de la ZLECA, augurent un lendemain meilleur pour l’Afrique. Ce forum vient donc renforcer les partenariats entre les acteurs du secteur privé africain et une meilleure intégration des économies africaines et du commerce intra régional qui ne représente encore que 17% des échanges du continent » a t-il commenté.
 
Les participants débattront des leçons tirées des précédentes approches du développement économique et comment elles ont conduit aux politiques actuelles et futures. Et la jeunesse, est elle aussi au centre des enjeux de ce forum. L’Afrique est en effet le continent le plus jeune, selon la banque mondiale. Dans environ 40 pays sur 54, plus de 50% de la population, a moins de 20 ans. Un atout considérable à mettre en valeur. Mais bien plus, les pays d’Afrique de l’Ouest sont des marchés relativement petits et pourraient bénéficier d’une intégration à un marché plus vaste. Le Premier ministre, ministre du budget et du portefeuille de l’État ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, est revenu sur la politique de son gouvernement pour consolider la compétitivité des entreprises locales.
 
« La place de l’Afrique dans le PIB mondial, est passé de 1% en 2001 à plus de 4% en 2014. Des réformes économiques vigoureuses ainsi que les niveaux d’investissements privés et soutenus ont accompagné la réussite économique de nos régions. Le taux annuel moyen de croissance de 2014 à 2015 a été de 5%. Cette dynamique montre des souffles de soulagement pendant que la conjoncture économique bat son plein. Mais pour maintenir cette croissance, les experts sont unanimes sur le fait que l’Afrique doit amorcer un changement structurel » a t-il indiqué, avant de définir 5 points sur lesquels, panélistes et participants à ce forum, doivent mener des réflexions.
 
« Il s’agit de la diversification de nos économies et l’amélioration du climat des affaires pour attirer le secteur privé. Deuxièmement la réduction du GAP en infrastructure car selon la banque mondiale, les 48 pays d’Afrique subsaharienne avec 800 millions d’habitants, génèrent approximativement la même quantité d’électricité  que l’Espagne qui a 45 millions d’habitants. Troisièmement l’accélération de l’intégration régionale pour permettre aux entreprises d’avoir accès à des marchés de grande taille et faciliter les échanges. Quatrièmement, l’éducation des jeunes filles pour leur permettre de participer à l’économie de demain. Et enfin, la mise en place d’un cadre macroéconomique, pour garantir un espace d’investissement sain et en toute confiance » a énuméré le chef du gouvernement ivoirien.
 
Au cours de ce forum, les panélistes ont pris la parole à tour de rôle pour partager leurs expériences dans le domaine de l’investissement, tout en relevant les problèmes auxquels ils ont été confrontés. Le Forum Économique Mondial, est une organisation internationale de coopération public-privé. Il engage les leaders politiques, commerciaux et autres leaders de la société, à façonner les agendas mondiaux, régionaux et industriels. Il a été créé en 1971.
 
Éric Coulibaly
Source : rédaction Poleafrique.info
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