C’est sa deuxième intervention au sujet de cette crise sanitaire du nouveau coronavirus après celle du samedi 21 mars. Quoique très critique sur des failles enregistrées dans la gestion de la pandémie par le gouvernement, Pascal Affi N’guessan a, dans une vidéo sur les réseaux sociaux ce samedi 28 mars, fait des propositions aux dirigeants ivoiriens pour être efficace dans cette guerre sanitaire.
Pour le président du Front populaire ivoirien ( Fpi), Pascal Affi N’guessan, » la gestion de la crise présente à ce jour, de nombreuses insuffisances. Les mesures ont été annoncées sans préparation suffisante, ce qui explique le tâtonnement dans leur mise en œuvre ». S’il applaudit les mesures supplémentaires édictées par le président ivoirien Alassane Ouattara, le président du parti fondé par Laurent Gbagbo regrette « un laxisme » dans sa mise en application, surtout le report de l’isolement du grand Abidjan ainsi que le confinement progressif annoncé. Affi N’guessan dénonce en outre les violences commises pendant les couvre-feux par des agents des forces de l’ordre, sans en apporter la preuve.
L’efficacité de la gestion de cette pandémie pour un pays comme la Côte d’Ivoire, passe selon le président du Fpi, par la prise en compte de plusieurs réalités sociales. Il s’agit, dit-il « pour les ménages de reporter le paiement des factures d’électricité et d’eau; de reporter tout encours bancaire, le paiement de tout loyer et charges locatives ».
Pour ce qui concerne les travailleurs et les emplois, Affi N’guessan propose au gouvernement, « la prise de décisions d’ordre réglementaire ou législatif pour garantir les emplois et les salaires des travailleurs, y compris lorsque l’employeur opte pour l’aménagement des conditions de travail, voire pour le travail à distance ».
Affi N’guessan fait aussi des propositions pour les entreprises. Tout comme pour les ménages, il suggère un report du paiement d’impôts, taxes et charges sociales ; un report du paiement de tout encours bancaire ».
Pour Le président du Fpi, » il apparaît évident que l’enveloppe budgétaire de 95 milliards FCFA annoncée par le chef de l’Etat sera très largement insuffisante pour soutenir les entreprises et les ménages, et pour juguler les effets d’une prévisible récession économique ». Aussi, préconise-t-il la mise en place d’un fonds, de 1000 milliards FCFA pour financer le plan de riposte contre le COVID-19. Ce fonds, dit-il, sera affecté à plusieurs opérations, à savoir l’achat d’équipements et de médicaments pour faciliter la lutte contre la pandémie à hauteur de 200 milliards FCFA ; l’octroi d’un filet social correspondant au smig (60.000 FCFA ) pour les travailleurs du secteur informel, les travailleurs indépendants et les salariés du secteur formel pour un montant total de 600 milliards FCFA. Ce fonds servira en outre à combler la perte de revenus des entreprises, particulièrement les PME-PMI à hauteur de 200 milliards FCFA, propose Affi N’guessan.
Pour ce qui est de l’alimentation de ce fonds, le président du Fpi préconise « une réorientation budgétaire en vue de lui affecter 300 milliards FCFA par la réduction de certains postes budgétaires, notamment les budgets de fonctionnement de la présidence de la république, des institutions et de certains ministères ; une contribution des organismes financiers régionaux pour un montant de 100 milliards FCFA. C’est le cas notamment de la BOAD qui vient de décaisser 15 milliards FCFA au profit de chaque Etat membre de l’UEMOA; un appui de 300 milliards FCFA provenant des institutions multilatérales de développement, en particulier la Banque mondiale qui a débloqué 12 milliards de dollar pour venir en aide aux pays fragiles affectés par cette crise et du FMI qui a débloqué 50 millards de dollars ; une aide bilatérale de 200 milliards FCFA à rechercher auprès de certains pays amis, notamment ceux avec lesquels notre pays entretient une forte coopération économique et commerciale ».
Affi N’guessan propose aussi que ce fonds soit alimenté par « une contribution à hauteur de 100 milliards FCFA de personnalités, entreprises, associations et fondations qui souhaiteraient participer à la lutte contre la pandémie du coronavirus en Côte d’Ivoire. Plusieurs banques établies en Côte d’Ivoire ont déjà fait des dons au gouvernement », rappelle-t-il, non sans souhaiter le fonctionnement de la représentation nationale, en l’occurrence, l’Assemblée Nationale et le Sénat même en cas de confinement total.
Richard Yasseu
7info.ci
