Le procès pour la recherche de la vérité dans l’affaire des disparus de l’hôtel Novotel en avril 2011 a effectivement commencé ce 21 février 2017 avec les 10 accusés dans le box. A peine débuté à midi, le procès a été suspendu pour reprendre ce mercredi à 9h30.
Suivant son processus, la Cour ouvre les débats. Les accusés ainsi que leurs avocats ont été individuellement présentés. Les témoins, eux, ont été cités.
Cependant, à l’écoute des arguments de la défense en fin de journée, la Cour a évoqué le besoin de poursuivre la séance publique demain. Cela permettra à la Cour d’analyser et de statuer sur les arguments énoncés par la défense.
Celle-ci récuse la liste des 79 témoins présentée par le parquet et le ministère public.
« A ce niveau, il faut signaler que les avocats de la défense et les accusés devraient recevoir au moins 24 heures avant la liste des témoins. Eventuellement, nous nous exprimerons sur ces témoins. Et déjà, le premier constat c’est que sur cette liste de témoins figurent nos accusés », indique Me Gohi Bi Irié Raoul, avocat de la défense qui parle des préliminaires obligatoires prévus par le Code de procédure pénale.
Avec en tête Me Dirabou Mathurin, avocat du Général Dogbo Blé, Me Dadié Rodrigue avocat de Aby Jean, Me Coulibaly et Me Gohi bi Raoul, de la défense invoquent la non-compétence territoriale du Tribunal de 1ère instance de Yopougon et la non-qualification du jugement de militaires par un tribunal civil.
« Art 5 et 6 du Code de procédure militaire, l’art 112, 170, 218 du code de procédure pénale veulent qu’un tribunal ayant mené les instructions d’un procès en procède au jugement des accusés. Et, seul un tribunal militaire peut juger un militaire », soulève la défense qui juge nécessaire de valider toutes les étapes préliminaires du dossier.
Cet avis n’est pas partagé par le bâtonnier Me Luc Adjé, l’Avocat général, Koné Souleymane, le Ministère public et la partie civile, qui, eux, soutiennent que la Chambre des accusations attribue les affaires selon des principes de justice.
Pour Me Olivier Sur, avocat au barreau de Paris et défenseur d’Yves Lambelin, ex-DG de Sifca, n’apprécie pas les avis de la défense.
Yves Lambelin, Stéphane Frantz Di Rippel, Chelliah Pandian et le béninois Raoul Adéosi ont été enlevés le 4 avril 2011 par un commando jugé proche de l’ex-pouvoir et emmenés vers une destination inconnue. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.
« Bien vrai qu’il faut respecter la défense, mais cela fait 6 années que les faits ont été commis et nous sommes encore au stade de l’identité et de la fonction des accusés au moment des violences en avril 2011 », dénonce-t-il avant de s’éclipser à la dernière partie des débats.
Demain, la Cour s’exprimera sur sa compétence ou non dans cette affaire. Chaque partie prenante au procès travaillera à faire valoir les droits de ses clients de la meilleure manière.
Moïse ACHIRO.
Source : Politikafrique.info