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​ Gouvernance d’entreprise- Conseils d’administration défaillants, INAD-CI la solution, un C.A.S pour les administrateurs

Mis à jour le 31 janvier 2019
Publié le 29/01/2019 à 10:43 , ,

Il existe depuis 2013 en Côte d’Ivoire un Institut national des administrateurs de Côte d’Ivoire (INAD-CI) qui a décidé de mettre en place un Certificat des administrateurs de sociétés afin que les membres des conseils d’administration soient de vrais managers.

Ce mardi 29 janvier, à la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire à Abidjan-Plateau, autour de Viviane Zunon Kipré, Dr Traoré Bakary, Michelle Beugré et les membres du conseil d’administration de l’institut, a été lancé le premier programme de formation au certificat d’administrateurs de sociétés (C.A.S) de la zone UEMOA. Il s’agit d’une formation sur sept mois autour de sept modules. Il s’agit pour l’auditeur qui débourse 8.5 millions FCFA pour cette formation de revenir en formation 2 à 3 jours avec au moins une validation de six modules.

Il s’agit de la « gouvernance d’entreprise, rôles et responsabilité des mandataires sociaux, les mandataires sociaux et la stratégie de l’entreprise, finances et gouvernance, gouvernance économique-audit contrôle et gestion risques, leadership, ressources humaines et communication, simulations d’un conseil d’administration et de ses comités »

Abidjan-Casablanca et Québec sont les trois sites sur lesquels se déroule la formation pendant 160 h en format présentiel.  La cible, tout détenteur d’un diplôme universitaire ou l’équivalent d’un BAC+4, siéger ou avoir siéger à un conseil d’administration, démontrer une expérience professionnelle de plus de 5 ans au niveau comité technique de direction ou détenir une entreprise en forte croissance, une fondation ou une coopérative. C’est dire que tous les managers sont pris en compte.

Sur les raisons de l’instauration de ce cycle de formation, Dr Traoré Bakary, 3è Vice-président de l’INAD-CI relève que « quand quelqu’un fait un diplôme universitaire et qu’il se met à travailler on ne lui apprend pas la façon d’être administrateur mais il peut être appelé à rentrer dans un conseil d’administration. Il y rentre sans savoir ce qu’on y fait, sans avoir probablement les compétences nécessaires pour jouer un rôle important, effectif à valeur ajoutée dans le conseil d’administration. »

Conséquence selon lui, « Il y a beaucoup d’entreprises qui ont eu  des difficultés, ici comme ailleurs à cause de la faiblesse du conseil d’administration due aussi au manque de compétence et de savoir-faire de ces composantes. »  Aussi, « avons-nous décidé de créer le certificat des administrateurs pour donner le profil adéquat à ceux qui travaillent dans les conseils d’administration pour qu’ils puissent mieux travailler pour protéger les intérêts de l’entreprise et de toutes les parties prenantes, garantir en cela la durabilité de l’entreprise » a-t-il indiqué à Pôleafrique.info.

Auditeur du premier programme, Daouda Coulibaly, Directeur Général de la Société ivoirienne de banque (SIB, Groupe Attijariwafa Bank) a confié qu’ « Il faut toujours se remettre à jour ; il y a des nouvelles normes qui sortent, des nouvelles normes de gouvernance qui sortent et à chaque fois le monde de l’entreprise tire les leçons du passé. On a parlé de la crise, les années 2007 et 2008 qui ont permis aux gens de poser beaucoup de questions, de se poser les bonnes questions pour apporter les bonnes réponses à la conduite des entreprises. C’est une perpétuelle réflexion qui permet donc de voir ce qui est bon, ce qui marche, ce qu’il faut améliorer. Le savoir lui est perpétuel et c’est ce qui est intéressant » justifie-t-il sa volonté de retourner apprendre.

Avant le lancement officiel du certificat des administrateurs de sociétés par Adama Sall, Directeur de cabinet, représentant le Secrétaire d’Etat Moussa Sanogo du Budget et du Portefeuille de l’Etat, le DG de la BRVM, Edoh Kossi Amenounvé, membre du conseil d’administration de l’INAD-CI a relevé que « La formation des Administrateurs constitue, de mon point de vue, le socle de politique de gouvernance d’une entreprise, et représente de nos jours, une préoccupation de portée stratégique pour la pérennité des mécanismes de gouvernance. »

Pour sa part, Viviane Zunon Kipré, présidente du conseil d’administration de cet institut qui veut combler le déficit de managers qualifiés et professionnels pour les entreprises qui s’installent dans le pays et les sociétés à participation publique, « Notre institut ambitionne d’améliorer l’environnement de la gouvernance, pour confirmer la volonté de la Côte d’Ivoire d’adopter les normes et codes propres aux entreprises des grandes nations, conformément à la vision du Président Alassane Ouattara. »

« Je voudrais dans ce transport de joie et cet optimisme en faveur de ce certificat, unique programme universitaire en gouvernance de société de la zone UEMOA, lancer un vibrant appel aux entreprises de l’espace UEMOA, aux fins que nos frères et sœurs et toutes les bonnes volontés, s’attèlent à la création des instituts d’administrateurs dans les pays qui n’en disposent pas encore » a-t-elle invité.

L’INAD-CI qui adhéré au réseau africain de la gouvernance d’entreprise aux côtés de 19 autres instituts africains de gouvernance, bénéficie du soutien de l’institut marocain des administrateurs (IMA) et de l’Université de Laval au Québec qui a dépêché une responsable, Chantal Colombe, à cette cérémonie. Là-bas, le 1000è administrateur sortira bientôt contre la 11è promotion en cours au Maroc.

Face à la dynamique en cours, Rachid Belkahia, vice-président de l’IMA, a indiqué que « la gouvernance est un sujet de première importance » avant de reconnaître que « avant, les conseils d’administration n’étaient pas professionnels (mais) c’est une période révolue, aujourd’hui, le conseil d’administration a des prérogatives claires » a-t-il soutenu.

Adam’s Régis SOUAGA

Source : rédaction Pôleafrique.info

 

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