Société

Saisies des motos de livraison, la police et le ministère des Transports donnent les raisons

Mis à jour le 13 mai 2019
Publié le 10/05/2019 à 3:51

Conformément à son communiqué du 02 mai dernier interdisant la circulation des engins à deux roues transportant les personnes et biens dans le District d’Abidjan, le ministère des transports en collaboration avec la police en charge de la sécurité routière, a procédé à la mise en fourrière, le mardi 07 mai, de 364 motos dans toutes les communes d’Abidjan. Les entreprise de livraisons utilisatrices de ces engins à deux roues, se disent surprises de voir leurs motos de livraison être concernées par cette mesure. Une source du ministre des transports s’est livrée à Pôleafrique.info pour expliquer cet état des faits.

Dans son communiqué du 02 mai dernier, le ministère des transports invitait les propriétaires et conducteurs d’engins à deux roues, communément appelés « motos taxis », exerçant dans le transport public de personnes et de biens dans le District d’Abidjan, à procéder à l’arrêt immédiat de leurs activités, sous peine de voir leurs moyens de transport être mis en fourrière. La même interdiction était appliquée aux engins à trois roues transportant des passagers dans le District d’Abidjan.

Cette mesure rentrée en vigueur le 07 mai, a vu dès le premier jour avec la mise en fourrière de 364 motos.

Parmi ces motos mises en fourrière par la police, il y a celles d’entreprises de livraison de biens. Ces entreprise disent être surprises de voir appliquer cette mesure à leurs motos de livraison. Selon elles leurs motos de livraison sont en règle.  

« Nous avons tous pensé que c’était seulement les taxis motos qui étaient concernés par cette mesure. Mais à notre grande surprise nous avons constaté que les motos des entreprises de livraison étaient aussi réquisitionnées par la police », s’est livré ainsi, la responsable d’une de ces entreprises victimes de la mesure. Selon cette responsable, « c’est un cas général », reconnaît-elle. « C’est également tous mes collèges dans ce secteur », a-t-elle dit.

«Nous ne comprenons rien. Nous avons pensé que si une mesure doit être prise, il  faut en tout cas même une campane de communication pour sensibiliser. Malheureusement rien n’a été fait, du jour au lendemain, nos livreurs sont interpellés », regrette-t-elle.

Une source du ministère des transports, a donné quelques raisons de la mise en fourrière de ces motos d’entreprises de livraison, faisant croire que c’est pour faire le lit à une entreprise espagnole qui vient sur le segment de la livraison et nouvellement installée à Abidjan.

En en croire les explications fournies par notre source du ministère des transports, « pour qu’une entreprise de livraison soit autorisée à mettre en circulation des engins à deux ou trois roues ou même des voitures ou autocars privés, il lui faut au préalable une autorisation de la direction générale des transports terrestres et de la circulation du ministère des transports« . Selon cette source, « les entreprises de livraison doivent se soumettre aux règles du système de transport conventionné au même titre que les entreprises  de transport de personnel de banque, des structures privées et aussi les minicars. »

« Il y a un arrêté en préparation pour alléger la charge à ces entreprises de livraison qui utilisent les engins à deux roues », révèle cette source.

Cette mesure du ministère des transports vise à garantir la sécurité des populations d’Abidjan, car la prolifération des taxis motos à Abidjan pourrait engendrer des pratiques de banditisme et vols avec ces engins à deux roues.

« Si les villes de l’intérieur sont autorisées à laisser les engins à deux roues circuler, c’est parce que dans ces villes, il n’y a pas d’autres moyens de transport conventionnel tels que les taxis communaux comme il en a à Abidjan », a indiqué Touré Abdul Kader, commissaire principal de Police chargé de la police spéciale de la sécurité routière.

En plus, même quand il y en a, les motos taxis ont été utilisées dans les ex-villes des régions du Centre, du Nord et de l’Ouest comme moyen économique au profit des ex-combattants. Même l’ex-ONUCI, en a distribué à des démobilisés dans le cadre des mille micro-projets. C’est comme cela que ce type de transport, fait pour pallier le déficit de taxi avec voiture, du fait de la rébellion et de peur de se voir arracher sa voiture, a pris socle dans les habitudes.

Dans les villes de Bouaké, Korhogo, Odiénné ou Boundiali, même Tiébissou, c’est désormais à moto taxi que les voyages vers les villages s’effectuent. A Abidjan, avec le grand banditisme, ce serait offrir une aubaine que de favoriser ce type de transport d’où l’interdiction émise par Amadou Koné, ministre des Transports. Les entreprises de livraison devraient donc se rapprocher de ce ministère pour éclaircir leur situation d’ensemble et ne pas tout voir en politique.

DIANE Drissa, stagiaire 

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