Côte d’Ivoire

Front social, bras de fer gouvernement-syndicats de la santé, le service minimum assuré

Mis à jour le 8 novembre 2018
Publié le 08/11/2018 à 7:01 , ,

Ce jeudi 8 novembre 2018 une équipe de reportage de Pole Afrique s’est rendue dans deux Chu d’Abidjan pour faire le constat de la grève. Le service minimum est assuré aux urgences. Il n’ y a pas encore d’accord entre le gouvernement et les grévistes.

Réunis au sein d’une coordination dénommée « COORDISANTE », des syndicats de personnel de la santé ont entamé un mouvement de grève sur la base de vingt-neuf (29) points de revendications regroupés en 5 axes, à caractère financier, administratif, académique, professionnel et technique.

Cette grève qui a débuté depuis le lundi 5 novembre se poursuit jusqu’au vendredi 9 novembre prochain.

Une équipe de Pole Afrique a sillonné ce jeudi les CHU de Cocody et de Treichville pour faire l’état des lieux.

Au Chu de Cocody, le piquet de grève se tenait devant le service des urgences à l’arrivée de l’équipe de rédaction sur les lieux aux environs de 10H30.

Selon le représentant des manifestants, « la grève serait suivie à près de 98%, elle sera suivie à 100% si rien n’est fait d’ici le vendredi » avant d’ajouter que « la déclaration hier au journal télévisé de 20H sur RTI 1 serait-elle la cause de la poursuite de la grève ».

Au niveau du service consultation externe, il a été constaté un manque total du personnel, toutes les salles étaient fermées. Seulement le service accueil fonctionnait juste pour les renseignements.

Quant au service urgence, le personnel était présent pour assurer le service minimum comme le recommande la loi. Poleafrique.info a eu accès à la salle des urgences pédiatriques où des infirmiers attendaient les patients. Selon un agent interrogé sur place, tous les agents qui devraient assurer la garde sont présents à leurs poste s respectifs « pour assurer le service minimum ».

Au CHU de Treichville, l’ambiance est différente à l’arrivée de l’équipe de reportage. Il n’y a pas de manifestation, contrairement au décor de Cocody.

Le directeur du CHU n’a pas voulu faire de commentaires, car selon lui, il doit d’abord faire le point de la situation au cabinet de son ministère de tutelle avant toute déclaration.

Toutefois, aux urgences médicales, un travailleur rassure que le personnel assure le service minimum. Faisant le tour des salles, il a été constaté que les agents étaient présents. Ensuite, la dernière visite a été celle effectuée aux urgences chirurgicales. Là, le constat était le même, le personnel est présent pour assurer le service minimum.

Notons que Issa Coulibaly, ministre de la Fonction publique dans sa déclaration du 8 novembre dernier sur le plateau du journal télévisé de 20H, a invité la COORDISANTE au nom du gouvernement à mettre fin, sans délai, à la grève et à revenir à la table des négociations, conformément au protocole d’accord portant trêve sociale. Il a en outre annoncé des mesures prévues par les dispositions légales et réglementaires, notamment la révocation des grévistes, des poursuites pénales et de la réduction proportionnelle, à la suspension intégrale de la solde des grévistes.

Étant donné que malgré cette menace du ministre, la COORDISANTE ne compte pas suspendre son mot d’ordre de grève, l’opinion assiste désormais à un bras de fer. Au cours de son assemblée générale qui s’est tenue le samedi dernier après la rencontre avec le ministre de la santé, la COORDISANTE avait annoncé la poursuite de la grève.

DIANE Drissa, stagiaire
Poleafrique.info

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